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ASEAN contre BRICS

Les BRICS sont morts vive l’ASEAN ! C’est en quelque sorte le scénario qui se met en place pour la diplomatie algérienne. Ayant sans doute fait le deuil d’une éventuelle adhésion au groupe des BRICS, élargi lors du sommet de l’Afrique du Sud à 11 membres au profit d’autres pays, l’Algérie semble avoir changé d’orientation et de stratégie. C’est du moins ce qu’a suggéré hier le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, lors du point de presse qu’il a animé conjointement avec son homologue indonésienne, Retno Marsudi, au siège du MAE. Attaf a en effet révélé que notre pays a formulé une demande officielle d’adhésion au Traité d’Amitié et de Coopération de l’ASEAN, qui regroupe des pays d’Asie du Sud-Est, à savoir l’Indonésie, la Malaisie, le Singapour, la Thaïlande, les Philippines, le sultanat du Brunei, le Vietnam, le Laos, la Birmanie et le Cambodge. Le ministre des Affaires étrangères a tenu à préciser que ce choix d’aller vers l’ASEAN s’inscrit dans le cadre de la « nouvelle orientation du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, concernant la politique extérieure du pays ». Autrement dit, l’Algérie a définitivement tiré un trait sur la possibilité de rejoindre les BRICS, comme certains avaient laissé entendre au lendemain du sommet de Johannesburg. On aura bien compris que les hautes autorités du pays ne veulent plus d’une organisation ou des pays peu recommandables, voire dangereux pour la sécurité nationale, ont été admis. Il est évidemment question des sulfureux Émirats arabes unis qui sont devenus les bras armés et financiers de l’entité sioniste et du makhzen. Ce micro État, qui s’avère être une menace pour la sécurité nationale en raison de ses manœuvres nocives et de ses liaisons dangereuses, a fait voler en éclat l’espoir que les BRICS puissent être une alternative du sud global face à hégémonie américaine et plus généralement occidentale. En réussissant à faire une incursion au sein du groupe, grâce à l’épaisseur de leurs chéquiers, les émirats de MBZ (Mohamed Bin Zayed) et le royaume de MBS (Mohamed Bin Salman) ont de fait réduit à néant l’envie de l’Algérie d’y être. Du coup, notre pays qui ne partage strictement rien avec ces deux pays du Golfe, très proches des États Unis et d’Israël et naturellement de leur protégé Mohamed VI, a décidé d’aller voir un ailleurs meilleur. On sait désormais qu’il a jeté son dévolu sur l’association des pays de l’ASEAN, avec qui il est en phase diplomatiquement et économiquement. L’Algérie a en effet tout à gagner, avec des pays aussi développés et amis que l’Indonésie et le Singapour. Un voisinage beaucoup moins encombrant que celui des émirats et des Al Saoud.

Par Imane B.

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