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Industrie automobile : Ali Aoun révèle la feuille de route

L’échec de la première expérience visant à doter l’Algérie d’une industrie automobile a décidément marqué tous les esprits. Ce n’est certainement pas par hasard que le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a eu recours à une expression fort éloquente, lors d’une interview accordée au journaliste Ahcène Chemache, et publiée avant-hier jeudi sur Facebook. « Le gouvernement évolue sur un terrain miné, en raison du lourd passif du secteur automobile en Algérie ; étant donné que la première tentative de doter le pays d’une industrie automobile s’est terminée par un échec retentissant avec le démantèlement des usines implantées depuis 2014 », a-t-il indiqué. Il est à rappeler que des hommes d’affaires, qualifiés d’oligarques, ont été arrêtés et ont été lourdement condamnés dans le cadre des enquêtes sur la grande corruption qui ont été déclenchées en 2019. Prenant en compte ce lourd passif, les pouvoirs publics ont décidé de tout revoir, en prenant des dispositions pour ne pas tomber dans les mêmes travers. Une nouvelle stratégie. Une nouvelle tactique. « La consommation des voitures n’est pas notre priorité », vient de rappeler Ali Aoun, mettant en exergue la détermination de l’Algérie à donner la priorité au développement industriel sur la consommation des véhicules. « Nous sommes en train de mettre en place un véritable tissu industriel, pas de montage », a nuancé Aoun, en réponse aux critiques qui ont suivi l’inauguration, le 11 décembre dernier, de la première usine d’assemblage de véhicules en Algérie de la marque Fiat. Pour bâtir cette industrie, l’Algérie doit toutefois passer par des étapes, en raison de l’absence et de la faiblesse du tissu industriel de sous-traitance automobile dans le pays. « Nous commençons avec le montage », a-t-il dit, en attendant de construire un « tissu de sous-traitance pour la fabrication en Algérie des composants des voitures », a-t-il ajouté. « Nous avons commencé », a rassuré le ministre, en précisant que certaines marques de voitures comme Fiat ont réalisé leurs usines en Algérie. « Ces usines vont augmenter leur taux d’intégration », a-t-il également fait savoir. « En 2024, la feuille de route consiste à augmenter l’offre automobile à travers le territoire national et surtout veiller à ce que les marques automobiles investissent en Algérie », a-t-il indiqué, précisant que l’exportation des voitures ne constitue pas une « priorité pour l’Algérie ». « Notre objectif premier est de satisfaire la demande du pays. L’export est exigé pour les fabricants. S’il y a un excédent, pourquoi pas », a-t-il mentionné. En plus de l’automobile, le ministre a parlé d’un autre secteur stratégique dont il a la charge : le médicament. À ce propos, il s’est félicité des résultats obtenus dans l’un des quatre secteurs industriels « porteurs » en Algérie, avec l’agroalimentaire, la sidérurgie et l’industrie manufacturière. « Sur 4.500 médicaments consommés en Algérie, il y en a 3.500 fabriqués en Algérie. C’est plus de 70 % », a-t-il constaté. Concernant les tensions récurrentes qui touchent le médicament en Algérie, le chef de la production pharmaceutique a répondu qu’aucun pays n’a réussi à satisfaire à 100 % ses besoins. « S’il y a 10 à 15 produits sous tension ou en rupture, ce n’est pas la fin du monde », a-t-il assuré.

M. M.

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