Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, va prononcer aujourd’hui un discours sur l’état de la nation, devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès. Une occasion d’aborder tous les sujets liés à la vie nationale et les relations internationales. Sur le plan politique, ce discours, le premier de son genre depuis son accession au pouvoir en 2019 et l’un des rares de cette sorte à avoir été prononcés depuis l’indépendance du pays en 1962, intervient à une année de l’élection présidentielle de 2024. En plus des questions liées à la possibilité de le voir candidat pour un second mandat, le chef de l’État va certainement marquer une escale. Il va faire son bilan sur tous les plans. À commencer par le volet politique, où il va surtout rappeler que son mandat a été marqué par « la stabilisation » du pays. Une stabilisation qui s’est faite après des mesures très critiquées par l’opposition et les défenseurs des droits de l’homme. Cela n’empêche que le président a tenté, durant ces quatre dernières années, de nouer les fils du dialogue avec certains acteurs de la scène politique algérienne. Ceux de l’opposition « modérée », comme ceux proches du pouvoir. Des contacts bienvenus après des mois de léthargie au sein de la classe politique. Sur le plan économique, Abdelmadjid Tebboune va plaider un bilan orienté vers « la relance » de la machine économique et le maintien du « caractère social » de l’État. Comme preuve de ses arguments, le chef de l’État va citer des réformes à l’image de l’élaboration du Code des investissements, qui doit être pérenne et qui doit faciliter l’acte d’investir aussi bien aux Algériens qu’aux étrangers. Le président de la République va également rappeler le déblocage de milliers de projets d’investissements gelés par les autorités à différentes étapes de réalisation. Cette mission, confiée au médiateur de la République, a aidé en effet des milliers de projets à voir le jour, après avoir été bloqués durant des décennies. Ces projets ont créé des milliers d’emplois (plus de 60.000 au moins) et vont contribuer à renflouer les caisses de l’État, en impôts et taxes, en plus de la valeur ajoutée qui va être créée. À cela s’ajoute également l’ouverture, graduelle, du commerce extérieur aux importateurs privés, après des mois de fermeture. Ce qui a permis de réalimenter le marché national en différents produits importés. Sur le plan diplomatique, Abdelmadjid Tebboune va présenter un bilan basé sur « le retour de la diplomatie algérienne » au-devant de la scène régionale et internationale. Le pays a présidé un sommet de la Ligue arabe, réuni les factions palestiniennes autour d’un mot d’ordre qui est l’unité, avant que la guerre à Ghaza ne vienne remettre en cause ces efforts, et tenté de régler des conflits dans le voisinage, notamment au Mali et au Niger. L’Algérie a également intégré le Conseil de sécurité des Nations-Unies, en tant que membre non permanent pour le mandat 2024-2026. L’Algérie a également renoué des liens avec l’Italie, la Turquie, la Chine et même avec la France, malgré des frictions passagères. Même la tempête qui a marqué le ciel des relations algéro-espagnoles a fini par se tasser. Seule la relation avec le voisin marocain reste exécrable et ne connaît aucune amélioration, depuis la rupture diplomatique entre les deux pays en août 2021. Évidemment, ce discours abordera également d’autres sujets, de la culture, à la Jeunesse, en passant par d’autres encore, que les Algériens découvriront lors de l’allocution. Le chef de l’État va également se projeter dans l’avenir, sans forcément aborder l’élection présidentielle à venir.
Akli Ouali
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