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Le 2ème  mandat : Tebboune : « C’est le peuple qui décide »

Alors qu’il était déjà bien lancé dans la lecture de son discours, le président Tebboune se fait subitement interrompre par une voix qui s’élève de la salle : « Le deuxième mandat », lance- elle. « C’est le peuple qui décidera ! », répond-il alors, en cherchant du regard à situer la voix dans l’assistance. À peine a-t-il repris la lecture de son texte, bis repetita, une autre personne : « Le deuxième mandat ! »  « Si Dieu nous prête santé », acquiesce encore le chef de l’État. Une façon pour lui de replacer son intervention du jour dans son contexte, évacuant du coup le thème du deuxième mandat, qui n’est pas peut-être pas à l’ordre du jour, mais bel et bien au cœur des échanges. Dans les couloirs du palais des congrès, le président Tebboune commence par qualifier sa décision d’instaurer une adresse à la nation, chaque fin d’année, de « tradition vertueuse », rappelant que le président Houari Boumediene employait aussi ce biais pour regarder le peuple dans les yeux. « Je suis fier d’être devant vous, vous êtes les représentants du peuple et aussi la première pierre de l’œuvre de reconstruction des institutions, dans le cadre de l’Algérie nouvelle », souligne l’orateur. Et de rappeler que l’assemblée actuelle « est élue sans fraude ». En venant aux idées fortes de son discours, le chef de l’État assure faire du dialogue constructif « le chemin de son action politique et de la franchise et la vérité un outil de la gestion des affaires publiques. » Un propos qui sonne comme une première charge contre l’ancien régime déchu, qui selon lui avait érigé « le mensonge en moyen de gestion et de communication avec le peuple ». C’est d’ailleurs l’une des raisons à l’origine de ce qui est advenu au mois de février 2019, avec la démission forcée de son prédécesseur. « En février 2019, l’horizon politique du pays était totalement bouché, la situation sociale était au bord de l’explosion et les fondements de l’État étaient menacés par le chaos, entretenu par des forces internes et externes », assène-t-il, mettant en exergue le rôle de l’institution militaire, dont l’intervention a mis fin aux risques de l’effondrement de l’État. « Je ne pouvais rester indifférent à l’appel des enfants du peuple algérien, qui ont appelé à la sauvegarde du pays. J’ai pris l’engagement devant le peuple, qui m’a honoré de sa confiance, de travailler sans répit pour poser les nouveaux fondements d’une nouvelle République », rappelle le président, qui évoque ses « 54 engagements ». Des engagements qu’il est le seul « chef de l’État à avoir mis noir sur blanc, pour donner à tout un chacun la possibilité de vérifier leur mise en œuvre sur le terrain », à travers des réformes constitutionnelles pour consacrer l’État de droit, ainsi que des réformes en accord avec le caractère social de la République, gravé dans le marbre de la Déclaration du 1er Novembre 1954. Enfin, au sujet de la corruption, le président Tebboune rappelle que l’équivalent de 30 milliards de dollars a déjà été récupéré, sous forme de foncier industriel et de biens mobiliers, et « les efforts vont se poursuivre sans répit pour récupérer l’argent caché dans les banques offshore », indique-t-il.

H. Khellifi 

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