La toxicomanie a pris des proportions alarmantes et tous les indicateurs sont au rouge. À titre indicatif, 1.367 toxicomanes, dont 353 cas recensés au dernier trimestre, ont été traités en 2023 par le Centre Intermédiaire de Soins en Addictologie (CISA), sis à Zouaghi Slimane. Des chiffres révélateurs de la gravité de la situation, causée entre autres par la précarité sociale et le chômage, c’est ce qui ressort du bilan des activités du CISA. Ainsi, sur les 1.367 cas suivis par ce centre spécialisé, 113 cas concernent des travailleurs. Cependant, la situation professionnelle ne peut pas à elle seule suffire pour expliquer la causalité du fléau. Quant à la tranche d’âge des toxicomanes suivis par le CISA, elle se situe entre 14 et 45, affirme Leila Boualem, médecin-chef de ce centre spécialisé. Par ailleurs, les cas de personnes « aisées » souffrant d’addiction, sont également en constante augmentation, avance notre interlocutrice. Ceux-ci combinent psychotropes, alcool, et autres produits interdits par la loi, tel le cannabis. Il est à noter que le bilan du CISA souligne que la quasi-totalité des cas suivis par l’équipe médicale est de sexe masculin. Le sevrage des toxicomanes suivis nécessite beaucoup de moyens et beaucoup de patience, a tenu à rappeler notre interlocutrice, qui n’a pas manqué d’appeler à multiplier ces centres de soins à travers tout le territoire national. Et de s’inquiéter des proportions inquiétantes que prend le phénomène de la toxicomanie, notamment au sein des jeunes. « L’implication des médias et d’autres parties est plus qu’indispensable », estime de son côté Mohamed Sarrag, médecin spécialiste dans le traitement des toxicomanes, lors de son passage à la station régionale de radio de Constantine.
M. Kherrab
Partager :