L’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) a entamé avant-hier, lundi 25 décembre, sa quatrième session ordinaire 2023 par un ordre du jour englobant les secteurs des transports, de la jeunesse et des sports, du réseau routier, de l’action sociale, de la santé, de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle. La présidente de la commission des affaires culturelles, sociales et de la jeunesse et des sports de l’APW a présenté un rapport détaillé sur ces secteurs. Et c’est indéniablement celui relatif au social qui a suscité une émotion palpable au sein de l’assistance, quand un état des lieux objectif du Foyer des Personnes Agées (FPA) de Hammam Debagh a été « décortiqué » et « dévoilé ». Cet établissement relevant de la Direction des Affaires Sociales et de la Solidarité (DASS) de la wilaya, implanté dans un site de plus de quatre hectares dont deux en bâti, accueille actuellement 45 pensionnaires des deux genres, notamment des personnes dépendantes, rejetées par leurs proches et en quête d’un toit et d’une chaleur humaine. Nous apprenons qu’une structure sanitaire avait été réaménagée en FPA, dotée de vingt chambres à plusieurs lits, d’une cuisine, d’un réfectoire, de douches, d’une buanderie équipée de lave-linge, d’ateliers, de téléviseurs, de lieux de détente et autres dépendances. Ce centre qui dispose d’une autonomie financière, géré par un directeur assisté d’une équipe pluridisciplinaire étoffée de médecins, psychologues, paramédicaux et agents de service, périclite au fil des ans. Des élus apportent des témoignages accablants sur la qualité de vie des seniors qui vivent dans des conditions déplorables, en l’occurrence une dégradation avérée des bâtiments, une étanchéité inefficace, une chaudière en panne, des repas indigents, des lieux lugubres et des pensionnaires dépendants livrés à eux-mêmes. Selon des intervenants, la situation empire au fil du temps et la côte d’alerte est atteinte, voire dépassée. La cheffe de l’exécutif de wilaya a concédé que ce FPA n’est plus apte à abriter ces personnes âgées. Elle affirme : « Effectivement, ces pauvres gens rejetés par leurs enfants et leurs proches souffrent atrocement de leurs conditions d’hébergement, de restauration et de mal-vie. J’ai effectué plusieurs visites inopinées, dont la dernière en pleine nuit, où j’ai constaté de visu le froid intense qui régnait (chaudière en panne), le ruissellement des eaux pluviales (étanchéité dégradée), l’hygiène défaillante et les lieux sinistrés. Je déplore que ces vieilles personnes ne soient pas accompagnées par le personnel dans leur vie quotidienne. Le budget alloué par le ministère de tutelle ne répond pas aux besoins du fonctionnement et c’est grâce aux dons alimentaires et produits de première nécessité offerts par des mécènes et des âmes charitables que des repas améliorés sont parfois servis aux pensionnaires ». La wali fait part de son intention de délocaliser ces pensionnaires dans des lieux plus accueillants et plus récents et l’accord de principe lui a été donné par la ministre de la Solidarité. A cet égard, Houria Aggoune invite les élus à proposer des sites appropriés pour assurer le transfert des résidents. Des élus estiment que des internats dotés de toutes les commodités et incorporés dans des établissements de l’enseignement secondaire et moyen, qui sont fermés depuis des lustres, pourraient être réaménagés en FPA et fonctionner dans des conditions idoines. Un locataire de l’APW, médecin de formation, suggère que l’actuel foyer soit affecté au secteur de la santé pour abriter le Centre Anti-Cancer (CAC) et prendre en charge efficacement les malades contraints aux déplacements contraignants dans les wilayas voisines. De toute évidence, la balle est dans le camp des autorités locales qui affichent leur disponibilité et leur bonne foi.
Hamid Baali
Partager :