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Un pasteur palestinien fustige les Américains et les Européens : « Votre humanité sonne faux »

Dans un sermon plein d’émotion, le révérend luthérien palestinien, Munther Isaac, a saisi l’occasion de la messe de Noël, avant-hier lundi 25 décembre, pour fustiger l’Europe, les États-Unis et sa propre église, « complices du génocide en cours à Ghaza ». « Si Jésus naissait aujourd’hui, il naîtrait à Ghaza au milieu des décombres. Nous sommes en colère. Nous sommes brisés. Cela aurait dû être un moment de joie ; au lieu de cela, nous sommes en deuil. Nous avons peur. Plus de 20.000 morts dont des milliers sont toujours sous les décombres. Près de 9.000 enfants morts dans les conditions les plus brutales. Jour après jour, 1,9 million de déplacés, des centaines de milliers de maisons détruites. Ghaza, telle que nous la connaissons, n’existe plus. C’est une annihilation. C’est un génocide ». « Les habitants de Ghaza envoient des images en direct de leurs propres exécutions. Peut-être que le monde s’en soucie, mais cela continue. Cela pourrait-il être notre destin, ici à Bethléem ? À Ramallah ? À Jénine ? Nous sommes tourmentés par le silence du monde. Les dirigeants du prétendu monde libre ont fait la queue les uns après les autres pour donner le feu vert à ce génocide contre une population captive. Ils l’ont couvert. Ils ne se sont pas seulement assurés de régler l’addition par avance, ils ont travesti la vérité et le contexte ». Il n’y a aucun doute, ce sont des paroles qui émanent d’un cœur qui souffre. Le cœur d’un homme d’Église, pour qui aucun clivage confessionnel ne pourrait séparer les Palestiniens. « Cette guerre nous a confirmé que le monde ne nous considère pas comme égaux », a-t-il déploré. Mais pourquoi toute cette indifférence ? « Est-ce en raison de la couleur de notre peau. Est-ce parce que nous sommes du mauvais côté de l’équation politique ? » Qui pourrait répondre à ces questions ? « Même notre filiation dans le Christ ne nous a pas protégés », a-t-il constaté amèrement, avant de poursuivre ; « ils ont donc dit : s’il faut tuer 100 Palestiniens pour venir à bout d’un seul militant du Hamas, ainsi soit-il ». « L’hypocrisie et le racisme du monde occidental sont transparents et épouvantables. Ils envisagent toujours le mot de Palestiniens avec suspicion et réserve », a-t-il regretté. « À nos amis européens, je ne veux plus jamais vous entendre nous donner des leçons sur les droits de l’homme ou le droit international. Nous ne sommes pas blancs, je suppose que (le droit) ne s’applique pas à nous, selon votre logique », a-t-il supposé. « Nous sommes indignés par la complicité de l’Église. Soyons clairs : le silence est complicité, et les appels vides à la paix sans appel au cessez-le-feu et à la fin de l’occupation, de même que les paroles superficielles d’empathie sans action directe relèvent tous de la complicité », a-t-il constaté. « Ghaza est devenue la boussole morale du monde. Si vous n’êtes pas consterné par ce qui se passe, si vous n’êtes pas profondément ébranlé, votre humanité sonne faux », a-t-il lancé à l’adresse d’un monde dit « libre », avant de terminer : « nous nous relèverons comme nous l’avons toujours fait. Mais j’ai de la peine pour vous qui êtes complices. Vous en remettrez-vous un jour ? Nous n’accepterons pas vos excuses après le génocide. Regardez-vous dans le miroir et demandez-vous : Où étais-je lorsque Ghaza subissait le génocide ?”

Synthèse Mohamed M.

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