À l’occasion de la commémoration du 45e anniversaire de la disparition du président Houari Boumediene, l’association Wiam de la localité de Houari Boumediene (ex -Aïn Hassaïnia), a organisé hier mercredi 27 décembre, sous le patronage de la wali de Guelma, Houria Aggoune, et avec le concours des élus locaux et de la famille révolutionnaire, la célébration de cet évènement. La salle omnisports Berkani Moussa de Aïn-Hassainia, commune natale du défunt président, a abrité cet anniversaire en présence des autorités civiles et militaires, conduites par la wali, en présence d’un riche parterre d’invités et de citoyens. À la faveur de la cérémonie protocolaire, un vibrant hommage a été rendu par le président de l’association Wiam, qui a retracé brièvement le parcours de Mohamed Boukharouba, né le 23 août 1932 à Béni Adi, à quelques encablures de cette commune qui porte désormais son nom. Issu d’une famille de paysans pauvres, il a fréquenté à six ans l’école française d’Alembert (aujourd’hui Mohamed Abdou), et également une école coranique de Guelma, où il a appris parfaitement les soixante versets du Coran. Il est entré plus tard à la médersa El Kittania à Constantine, avant de se rendre à Tunis, à Djemaâ Zitouna, puis à l’université El Azhar en Égypte, pour parfaire sa formation. Il a rejoint début 1955 le maquis, pour prendre part à la lutte de libération nationale. Il devient chef d’état-major de l’Armée de Libération Nationale (ALN), ministre de la Défense et président de la République de juin 1965 à fin décembre 1978. Dans ce contexte, le professeur Mohamed Chetrgui de l’université d’Annaba a brillamment animé une conférence intitulée « L’Algérie et la Palestine », au cours de laquelle il a dénoncé les massacres perpétrés par l’occupant sioniste contre le peuple de Gaza et la bande de Ghaza. Il y a condamné énergiquement la violation du droit international et a rappelé la fameuse phrase de Houari Boumediene : « Nous sommes aux côtés de La Palestine, qu’elle ait tort ou raison ! » Le parcours de ce dirigeant, qui avait suscité l’admiration et le respect dans le concert des nations, a été évoqué. Houari Boumediene était convaincu de réhabiliter la langue et la culture arabes dans leur statut souverain en Algérie. Il a mobilisé le peuple, afin d’assurer le triple objectif fixé : construire l’État, parfaire l’indépendance politique par la récupération des richesses nationales et poser les bases du décollage économique. Le sommet des non-alignés en 1973 a constitué une étape fondamentale, qui a servi de tremplin. L’apothéose a été lors de la participation de Boumediene, en avril 1974, à la session spéciale de l’assemblée générale de l’ONU, où il a prononcé un discours mémorable sur le nouvel ordre économique international. La récupération des richesses naturelles en 1966 et 1971, la révolution agraire, la démocratisation de l’enseignement répondaient aux principes contenus dans la proclamation du 1er novembre 1954. L’homme qui a fasciné tant de générations par « Nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures », annonçant solennellement au monde entier que l’Algérie tenait en main son destin énergétique et militait pour un nouvel ordre économique international plus juste. Son seul luxe était le port du burnous en poils de chameau et les cigares que lui envoyait Fidel Castro. Sa profonde conviction : l’argent de l’État appartient à la nation et ne devrait pas être gaspillé. Il usait uniquement de son salaire et s’interdisait les dépenses somptueuses et le luxe. À sa mort, ses détracteurs ont découvert avec étonnement qu’il ne détenait aucun patrimoine immobilier, aucune fortune personnelle, mais seulement 6.000 dinars sur son Compte courant postal ! Cette commémoration a été caractérisée par le lancement d’un projet de quarante Logements Publics Locatifs (LPL) à la cité Kirati Saoudi, la visite de la maison natale du deuxième président de la République à la mechta Araâra, Douar Bani Addi et aux abords de laquelle a été réalisé un musée, où étaient exposés les objets personnels du défunt chef de l’État. La délégation officielle a achevé la commémoration par la visite de la salle de classe du collège Mohamed Abdou de Guelma (ex-collège d’Alembert) où a étudié le jeune Mohamed Boukharouba, suivie de l’inauguration d’une effigie murale à l’image de cet illustre homme d’État.
Hamid Baali
Partager :