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Reportée à plusieurs reprises : Les dossiers qui retardent la visite de Tebboune en France

Annoncée à plusieurs reprises avant d’être reportée, la visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en France est toujours maintenue, mais n’aura pas lieu de sitôt. Cette affirmation est celle du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui s’est confié sur le sujet à la chaîne Al Jazeera. Pour lui, « en toute sincérité, les conditions de cette visite ne sont pas idoines ». Il a expliqué cela par le fait que « nous ne sommes pas parvenus à des accords sur cinq grands et lourds dossiers ». Il n’a pas évoqué tous les détails, mais il en a cité quelques-uns, relatifs aux dossiers qui bloquent cette visite. Pour Attaf, alors même que « le président devait se rendre au Château d’Amboise où était emprisonné l’Émir Abdelkader (…) les autorités françaises ont refusé (de restituer l’épée et le burnous de l’Émir) arguant la nécessité d’une loi ». Cette étape devrait être l’une des plus importantes de cette visite présidentielle en France. Visiter le lieu de détention de l’Émir Abdelkader est une étape hautement symbolique. Mais avant que cela n’advienne, les autorités algériennes attendent des gestes, qui tardent à venir. Mais « nous continuons à travailler dessus », a tenu à tempérer le ministre, qui insinue ainsi que le travail n’est pas terminé et que la visite n’est pas remise en cause. L’autre dossier lourd qui bloque la visite du chef de l’État à l’Hexagone est celui des essais nucléaires français dans le désert algérien. Sur ce dossier, l’Algérie demandait « une reconnaissance des dommages causés », ainsi que « des indemnisations ». Il évoque ainsi les 17 essais nucléaires français, effectués entre 1960 à 1966 à Reggane et In Ikker, dans le Sahara, qui ont causé des dégâts en irradiant les sols qui restent, en partie, contaminés jusqu’à aujourd’hui. Pire, des centaines de citoyens sont toujours affectés par ces radiations, qui provoquent notamment des cancers, certains enfants naissant même avec des malformations. En plus de ces deux sujets, d’autres dossiers importants restent en discussions entre les deux délégations. Il s’agit notamment de celui de la restitution des crânes et ossements des combattants algériens, tués notamment lors de la deuxième moitié du 19e siècle. Pour faciliter les choses, le président français, Emmanuel Macron, a signé le 26 décembre dernier une loi portant sur le sujet. Un texte qui lui permet surtout de ne pas passer par le Parlement pour décider de restituer ces restes à l’Algérie. Il y a également des sujets liés à la circulation des personnes et bien évidemment les dossiers économiques, qui restent en discussions. Pour rappel, en août dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que sa visite d’État en France était « toujours maintenue », mais dépendait « du programme de l’Élysée », précisant qu’une « visite d’État a des conditions » et que ce n’était pas « une visite touristique ». Il avait également dit attendre des gestes de la part des autorités françaises dans ce sens.

Akli Ouali

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