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Elle se transforme en décharge à ciel ouvert  : Guelma passe de la grandeur à la décadence ?

Le chef-lieu de la wilaya de Guelma est envahi par les déchets. Selon les résidents, la ville semble entamer une descente aux enfers : des décharges à ciel ouvert s’accumulent, les ordures collectées demeurent en attente depuis des mois, les jardins publics et les squares sont submergés de détritus et les balayeurs communaux sont aux abonnés absents. Durant trois années, de 2018 à 2020, la ville avait retrouvé ses repères car elle offrait un environnement sain et agréable grâce au dynamisme et à l’engagement de l’ancien wali. Celui-ci avait eu le mérite d’insuffler une dynamique nouvelle en impliquant de nombreux partenaires chargés de ce secteur. En effet, les six délégués communaux du chef-lieu de wilaya, qui coiffaient les antennes communales d’Ain Defla, d’El Karmet, d’Oued Maiz, de Hadj Embarek, du centre-ville et des frères Rahabi, étaient omniprésents, pilotant chaque week-end une vaste opération d’assainissement dans leurs secteurs respectifs. D’importants moyens humains et matériels étaient mobilisés pour mener à bien cette démarche d’intérêt général, à laquelle prenaient part des entreprises du secteur public et privé, des comités de quartiers, des bénévoles et des organisations du mouvement associatif. Les cités, les terrains vagues, les squares, les espaces verts, les aires de jeux et les rues étaient systématiquement nettoyés par des brigades de volontaires. Ceux-ci s’échinaient à ramasser les déchets hétéroclites qu’ils mettaient dans de grands sachets en plastique, à élaguer les arbres, à enlever les déchets solides abandonnés par des personnes sans scrupules et à arroser les espaces verts. Chacun prenait plaisir à participer à ces actions de salubrité et des camions emportaient sur-le-champ les sachets pleins d’ordures, les branchages et autres détritus. Des électriciens communaux veillaient au grain en remplaçant les ampoules grillées et en procédant à la réparation des pannes signalées. D’autre part, le wali avait initié la mise en place de nouveaux candélabres dotés d’éclairage LED (diode électroluminescente, NDLR) dont l’impact est indéniable au sein de la population qui avait applaudi cet éclairage public efficace. Un esprit d’émulation s’était créé dans l’ensemble des secteurs du chef-lieu de wilaya et des concours des cités les plus propres avaient obtenu un succès incontournable. La ville respirait la propreté, la quiétude et le bien-être et l’ancien wali effectuait fréquemment des sorties et des visites inopinées pour encourager les volontaires et dialoguer avec eux. Depuis le départ de ce commis de l’Etat et la léthargie permanente des élus de la ville du 8 mai 1945, le chef-lieu de wilaya a retrouvé une laideur repoussante car des ordures et des déchets jonchent tous les coins. Les délégués communaux ne sont plus motivés et impliqués dans des opérations d’assainissement. Ammi Kaddour nous confie : « C’est honteux de vivre dans un lieu aussi sale. Que font les responsables et les élus locaux ? Je lance un appel pressant pour que notre ville retrouve ses lettres de noblesse. En effet, la municipalité s’illustre par son immobilisme et il serait souhaitable que l’actuelle cheffe de l’exécutif de wilaya pilote de nouveau cette louable campagne de salubrité publique ».

Hamid Baali

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