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Rabia Kherfi installée à la tête de l’organisme : Le CNESE en quête de performance

Le 21 décembre passé, un communiqué de la présidence de la République annonçait le limogeage de Sidi Mohamed Bouchenak Khelladi de la tête du Conseil National Économique, Social et Environnemental (CNESE), et la nomination de Rabia Kherfi à sa succession. Celle-ci vient d’être installée officiellement dans ses nouvelles fonctions par le Premier ministre, Nadir Larbaoui. S’exprimant à l’issue de son installation, lors de la cérémonie qui s’est déroulée hier, au siège du CNESE. Kherif a tenu à remercier le président de la République « pour la confiance mise en elle », en s’engageant à tout mettre en œuvre pour améliorer le rendement de cette institution. Sidi Mohamed Bouchenak Khelladi avait été nommé le 13 janvier 2022 à la place de Reda Tir, lui-même en poste depuis le 9 mars 2020. Ainsi, le CNESE, considéré comme un organe constitutionnel, et « un véritable cadre de consultation, d’analyse et d’études proactives », a changé de président pour la troisième fois en moins de quatre ans ! Une moyenne de quinze mois pour chaque président et une instabilité chronique tout à fait incompatible avec la fonction de réflexion dont est chargée une telle institution, appelée à fournir aux pouvoirs publics des éclairages actualisés sur la situation socio-économique du pays. Si Abdelmadjid Tebboune est passé au limogeage, c’est qu’il a estimé, sur la base d’informations et de comptes-rendus, que le CNESE a échoué dans sa mission et qu’il était urgent d’y remédier, en opérant un changement à la tête de cet organisme supposé servir d’aiguilleur, afin d’éviter au gouvernement de piloter à vue. Un rôle qu’il n’a apparemment plus assumé depuis le retrait volontaire en 2005 de feu Mohamed Salah Mentouri. Celui-ci avait démissionné de son poste à la veille de la tenue de la 26e session du CNES, suite à la détérioration des rapports avec Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement à l’époque. Homme de principe et de grande compétence, Mohamed Salah Mentouri s’est catégoriquement opposé à ce que l’organisme dont il avait la charge soit transformé en une simple caisse de résonnance sous la dépendance du gouvernement. Juste après son investiture en avril 1999, faut-il le rappeler, Abdelaziz Bouteflika avait procédé à la dissolution de l’ensemble des institutions installées par Liamine Zeroual durant la période transitoire, mais il n’a pas touché au CNESE ! Cela veut tout dire. « Mes principes ne me permettent pas de travestir la réalité, c’est contraire à mes convictions », répétait à chaque fois Mohamed Salah Mentouri, pour qui l’ennemi numéro un de l’économie productive demeurait l’informel, un phénomène qui, selon lui, défiait les principes d’équité, de solidarité et de transparence. Dans une conjoncture pareille à celle que traverse aujourd’hui l’Algérie, le besoin à des hommes de la trempe de Mohamed Salah Mentouri se fait sentir. Au niveau du CNESE, on est appelés à s’inspirer de son parcours.

Mohamed Mebarki

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