Le verdict du procès intenté contre Youcef Attal est tombé. Poursuivi pour une « provocation à la haine à raison de la religion », après avoir relayé une vidéo en soutien au peuple palestinien, l’international algérien évoluant à l’OGC Nice, club de ligue I française, a été condamné à 8 mois avec sursis simple. Le tribunal de Nice, qui a jugé le footballeur « coupable d’incitation à la haine », l’a obligé à s’acquitter d’une amende de 45 000 euros. Et fait insolite dans les annales judiciaires, notamment en ce qui concerne une personnalité publique, la justice française l’a obligé également à publier la condamnation dans les quotidiens Nice Matin et Le Monde et à ses frais ! A l’évidence, cette dernière décision n’est pas dénuée d’arrière-pensées. Apparemment, elle est beaucoup plus destinée à humilier davantage le joueur, qui a « osé » exprimer publiquement son soutien à la population de Ghaza menacée d’extermination, qu’à autre chose. En un mot comme en mille, en attribuant à Youcef Attal plusieurs peines parmi lesquelles la publication d’une annonce judiciaire, le juge a voulu lui imposer une punition complémentaire. Ainsi, l’international algérien aura été condamné pour « assertion calomnieuse ». Les annales judiciaires vont certainement enregistrer cette affaire comme étant une action inédite menée par la justice française sous la pression d’une grande partie de l’extrême-droite, alliée d’Israël. A ce registre, la France serait le premier pays à avoir condamné un joueur de football étranger pour avoir exprimé son soutien à la Palestine. Le joueur, qui se trouve aujourd’hui en regroupement avec l’EN, en prévision de la CAN aura été tout sacrifié tout au long de l’affaire sur l’autel d’un soutien politique et médiatique sans limites exprimé par la France à l’endroit d’Israël. Il est à souligner que c’est l’entrée « en jeu » du conseil représentatif des institutions juives de France, qui avait déposé plainte contre le joueur et dont l’influence a atteint des niveaux insoupçonnables, qui a fini par orienter l’affaire en lui donnant une dimension « antisémite ». Le harcèlement judiciaire dont il avait fait l’objet n’a rien d’anodin. On a voulu briser sa carrière dans une démarche revancharde et anti-algérienne. Au vu des proportions prises par l’affaire, il sera vraiment très compliqué à Youcef Attal de poursuivre sa carrière en Europe. Considéré par les spécialistes comme l’un des meilleurs arrières latéraux de sa génération, le Fennec est aujourd’hui à briller de mille feux avec l’équipe nationale pour démontrer qu’une modeste équipe comme celle de l’OGC Nice ne méritait pas d’avoir dans ses rangs un joueur de ce rang et avec ce grand talent.
Mohamed Mebarki
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