« La bande de Ghaza est au bord d’un désastre, et il y a un risque imminent d’épidémies, et j’ai prévenu il y a quelques jours que nous ne pourrons pas poursuivre le travail humanitaire sans carburant », avait déclaré fin octobre le directeur de l’une des agences des Nations unies chargées de porter secours à la population palestinienne, assiégée et soumise depuis 90 jours à des bombardements sans relâche, lors d’un point de presse à Jérusalem. « Pour la première fois, nous entendons parler de personnes confrontées à la famine dans la bande de Ghaza », a-t-il alerté, en assurant disposer de mécanismes solides pour diriger l’aide vers les personnes qui en ont besoin. Aujourd’hui, la situation a empiré à l’extrême et un Palestinien sur quatre n’est plus en mesure de subvenir à ses besoins les plus immédiats, affirment des responsables de l’ONU, qui n’hésitent plus à évoquer le niveau le plus élevé d’insécurité alimentaire : la famine. L’agence des Nations Unies pour l’enfance affirme que la plupart des jeunes enfants et des femmes enceintes de la bande de Ghaza ne sont plus en mesure de répondre à leurs besoins nutritionnels de base. La situation humanitaire dans l’enclave est sans précédent, a alerté hier vendredi un responsable d’une agence onusienne. Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM) de l’ONU, « si près de 130.000 personnes sont en situation de famine dans le monde, plus d’un demi-million de personnes sont en situation de famine dans la seule bande de Ghaza ». « C’est quatre fois plus », a déclaré Arif Husain. Est-il encore possible d’éviter le pire ? Selon la PAM, c’est possible. « Pour y arriver, nous devons nous assurer que les gens ont de la nourriture, de l’eau, des abris et des installations sanitaires », a-t-il souligné. En théorie, c’est recevable, mais en pratique cela parait compliqué, le Comité d’examen de la famine (mécanisme de surveillance) ayant été activé, étant donné que la phase 5 (seuil catastrophique) de l’insécurité alimentaire aiguë vient d’être dépassée. Selon ce comité, le risque de famine augmente chaque jour. « Au moins un ménage sur quatre, soit plus d’un demi-million de personnes, est confronté à des conditions d’insécurité alimentaire aiguë catastrophiques », a encore affirmé le PAM, ajoutant que « ces niveaux alarmants d’insécurité alimentaire aiguë sont sans précédent dans l’histoire récente ». Dans son dernier rapport le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a indiqué que l’aide alimentaire quotidienne d’urgence n’a atteint que 8 % des 2,2 millions de Ghazaouis. « En l’absence d’un financement immédiat et d’une réponse élargie, 375.000 personnes risquent de souffrir de sous-alimentation sévère », a averti le même organisme. L’arrivée du Secrétaire d’État américain à Tel-Aviv pour la quatrième fois depuis le 7 octobre va-t-elle changer quoi que ce soit à la situation ? Pendant ce temps, pas de répit pour la population palestinienne à Ghaza, mais également en Cisjordanie. Entre le 3 et 4 janvier, et en moins de 24 heures, 125 Palestiniens ont péri sous les bombes israéliennes portant le nombre de victimes à 22.600 martyrs. Selon les sources palestiniennes, l’opération génocidaire menée par Israël depuis trois mois a fait 57.910 blessés. Durant la même période, 313 Palestiniens, dont 80 enfants, ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.
Mohamed M./agences
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