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Pôle pédiatrique de l’hôpital Saadna Mohamed Abdenour de Sétif : Les vérités du Pr. Laouameri, doyen de la faculté de médecine

Le « coup de gueule » du corps médical du pôle pédiatrique du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Saadna Mohamed Abdenour de Sétif, paru dans notre édition du dimanche 31 décembre 2023, n’est pas passé inaperçu. Pour les praticiens d’un établissement ayant fait peau neuve grâce au volontariat des opérateurs économiques de la wilaya, le déficit en personnel soignant de rang magistral est une réalité. Nos interlocuteurs craignent qu’à court ou moyen terme, l’établissement s’étendant sur une superficie de 3.000 mètres carrés, dont la rénovation avait nécessité pas moins de 55 milliards, ne redevienne un simple service. Cette sortie médiatique ne laisse pas indiffèrent le professeur Slimane Laouameri, doyen de la faculté de médecine de l’Université Ferhat Abbas de Sétif (UFAS), qui réfute. « L’ouverture d’un poste budgétaire n’est pas du ressort du doyen de la faculté de médecine. L’arrêté d’ouverture est paraphé par le ministère de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur. Cette année, la réduction des postes a touché toutes les facultés du pays. A propos des quatre résidents du service de pédiatrie ne pouvant être en même temps à Kaaboub et à El Bez, ces doctorants, ce n’est pas de la main d’œuvre bon marché. On ne règle pas une garde avec un résident, lequel est un étudiant en post-graduation », souligne en préambule notre interlocuteur. Et d’enchainer documents à l’appui : « Le jour où ledit établissement sera érigé officiellement en pôle pédiatrique disposant de plusieurs unités, je serai un doyen heureux. Ceci dit, le service de pédiatrie du CHU de Sétif est le mieux loti. La preuve, il est premier de la liste avec 17 praticiens de rang magistral. Mieux, en 2023, il a bénéficié de trois nouveaux postes de professeur et quatre de maitres de conférences de classe A. Quand on n’a pas toutes les données en main, il faudrait mieux se taire. Les gens oublient que la faculté de médecine se doit de respecter le principe fondamental de recrutement pour les besoins de formation et de recherche et non pas pour des besoins de prestations de soins ». « A l’issue de sa réunion du 31 janvier 2023, le conseil scientifique de la faculté avait proposé au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique l’ouverture de 69 postes de maitre-assistant pour toutes disciplines confondues. Dieu merci, notre proposition a été revue à la hausse puisqu’on a bénéficié, au titre de l’exercice 2023, de 94 postes de maitres-assistants. A la faculté on ne parle pas, on travaille », martèle l’hospitalo-universitaire.

La galère des autres disciplines 

A la tête de l’institution depuis plus de dix ans, Pr. Slimane Laouameri, ayant sans nul doute gros sur le cœur, révèle, pour la première fois, les innombrables problèmes rencontrés dans la gestion d’une faculté accueillant plus de 8.200 étudiants alors que ses capacités théoriques sont de l’ordre de 4.600 places. « Le service précité n’est pas la priorité de la faculté devant répondre à d’autres besoins plus urgents. La dispense d’un enseignement de qualité est notre souci majeur. Les gens ne savent pas que la faculté ne dispose que de 16 enseignants hospitalo-universitaires pour le département de médecine dentaire pour un effectif de 1.403 étudiants, soit un ratio d’un enseignant pour 88 étudiants. Nous n’avons qu’un seul enseignant hospitalo-universitaire en orthopédie dentofaciale pour un programme de graduation s’étalant sur quatre années pédagogiques et un volume de 320 heures. L’endocrino-diabétologie, la gastroentérologie, la dermatologie, la rhumatologie et d’autres filières sont, elles aussi, touchées par l’énorme déficit. Au lieu de travailler pour la création de nouveaux services hospitalo-universitaires devant constituer des terrains de formation supplémentaires, on cherche des noises là où il n’y en a pas… », tambourine le doyen en présence du Pr. Mohamed El Hadi Latreche, le recteur de l’UFAS, qui intervient : « La faculté de médecine est une entité de l’université Ferhat Abbas terminant 2023 sur une bonne note. En décrochant la première place à l’échelle nationale pour la troisième année consécutive, l’UFAS démontre qu’elle est sur la bonne voie. Le classement University Ranking by Academic Performance (URAP) est un excellent indicateur de la qualité de l’enseignement dispensé à l’UFAS, appelée à relever de nouveaux défis ».

Kamel Beniaiche 

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