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Algérie –Mali : les ambassadeurs reprennent du service  : La fin des malentendus ?

Après quelques semaines de brouille, l’Algérie et le Mali sont en train de normaliser leurs relations, les deux ambassadeurs ayant repris leurs postes respectifs à Alger et à Bamako. Différentes sources médiatiques ont indiqué que l’ambassadeur d’Algérie au Mali, Boualem Chebihi, a regagné son poste à Bamako, qu’il avait quitté il y a de cela deux semaines et son homologue malien a fait de même. Si les raisons qui ont conduit Alger et Bamako à calmer le jeu et à reprendre des relations normales restent inconnues, des sources concordantes évoquent des contacts entre les deux gouvernements afin de poursuivre des relations normales et de dissiper les malentendus. Pour rappel les tensions entre les deux pays voisins ont commencé lorsque les autorités maliennes ont protesté contre la réception à Alger de dirigeants des mouvements de l’Azawad et du chef religieux Mahmoud Dicko. Le gouvernement d’Assimi Goïta avait alors convoqué l’ambassadeur d’Algérie au Mali en signe de protestation, marquant le début d’une crise qui a duré plusieurs jours. Les autorités algériennes ont répondu par la pareille, convoquant l’ambassadeur malien et rappelant l’ambassadeur à Bamako pour « consultation ». En réponse aux accusations de Bamako, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait publié un communiqué rappelant à l’ambassadeur du Mali que « toutes les contributions de l’Algérie à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ont toujours reposé sur trois principes cardinaux dont elle n’a jamais dévié ». Ces trois principes sont « l’attachement intransgressible de l’Algérie à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’unité nationale du Mali », « la voie pacifique pour garantir la paix au Mali », ainsi que « la réconciliation […] sans exclusion ». Jusqu’à présent, l’Algérie est le garant des accords intermaliens. Signés en 2015, les Accords de paix et de réconciliation, dits « accords d’Alger » n’ont jamais pu être appliqués sur le terrain. La faute notamment à un manque de volonté des différentes parties maliennes, à commencer par les autorités. En attaquant en novembre passé les villes du Nord, donc la partie touareg, l’armée malienne a provoqué une nouvelle crise, avec des rebelles de l’Azawad qui ont durci le ton et des groupes terroristes qui ont profité de la situation pour s’attaquer davantage aux populations des régions isolées. L’armée malienne, soutenue par les mercenaires de la société russe Wagner, n’a pas réussi à stopper le phénomène. Même en s’appuyant sur le soutien des armées du Niger et du Burkina Faso, le Mali n’arrive toujours pas à contrôler l’ensemble de son territoire, malgré la rhétorique belliqueuse des chefs militaires au pouvoir. L’Algérie, soutenue par l’Union africaine notamment, tente de parvenir à rapprocher les différentes parties en conflit. Mais la tâche restera ardue et le chemin long, tant que les Maliens eux-mêmes ne seront pas disposés à faire la paix.

Akli Ouali

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