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Ghaza, une catastrophe humanitaire inimaginable : Blessures au phosphore blanc et opérations sans anesthésie

La guerre contre le peuple palestinien entre dans son quatrième mois. Les bilans publiés régulièrement par le ministère de la Santé établi à Ghaza donnent un aperçu sur l’étendue du massacre que subit la population civile. Il s’agit d’un génocide marqué par des crimes de guerre, face auquel les puissances occidentales et à leur tête les États-Unis ont adopté depuis le début une attitude de complaisance et de complicité. Dans un témoignage recueilli par l’agence de presse française AFP, un médecin britannique d’origine palestinienne, de retour de Ghaza où il a travaillé en tant que bénévole au sein d’une équipe de l’ONG « Médecins Sans Frontières », a affirmé avoir soigné des brûlures causées par du phosphore blanc, dont l’utilisation comme arme chimique est proscrite par le droit international. Selon lui, l’intensité du conflit dépasse celle des autres durant lesquels il a déjà travaillé. La différence entre ce qui se passe à Ghaza et ce qu’il a vécu en Irak, Syrie, Yémen et Sud-Liban, est « celle entre une inondation et un tsunami (…) Elle se distingue par le nombre des blessés, le nombre d’enfants tués et l’intensité des bombardements ». Un membre du collège d’avocats représentant les victimes de Ghaza devant la Cour Pénale Internationale (CPI) a critiqué le Procureur général de cette dernière pour sa politique de « double standard », lorsqu’il s’agit de crimes de guerre commis par Israël. « Il est difficile de comprendre pourquoi le procureur reste silencieux face au massacre de Palestiniens et à la destruction massive d’habitations civiles », a écrit ce professeur de droit. Dans un autre témoignage, livré par le directeur de la communication pour Unicef Palestine, il est fait état d’une situation catastrophique. « La situation, c’est évidemment une catastrophe. On estime que 6.000 enfants palestiniens sont morts et des milliers d’enfants blessés, qui n’ont pas accès aux soins de santé », a-t-il souligné. « En Palestine, deux tiers des hôpitaux ne fonctionnent pas et manquent de matériel médical. De nombreux enfants doivent être opérés dans des conditions qui sont vraiment très difficiles. Des rapports indiquent clairement que des opérations se déroulent sans anesthésie. Dans la bande de Ghaza, 1,9 million de personnes ont été déplacées, et l’on estime que la moitié sont des enfants, qui manquent de tout », a-t-il affirmé. « D’après les estimations faites par l’Unicef, les personnes qui viennent d’arriver dans la zone de Rafah ont en moyenne entre 1,5 et 2 litres d’eau pour boire, préparer la nourriture et pour l’hygiène. Cela entraine de nombreux problèmes, comme des cas de diarrhée chronique. On est passé de 48.000 cas à 71.000 cas chez les enfants de moins de 5 ans ces dernières semaines. La diarrhée chronique c’est la première cause de mortalité au monde pour les enfants de moins de 5 ans », a-t-il expliqué. « Les conditions sanitaires sont déplorables dans certains refuges, on compte une toilette pour 500 personnes, c’est une situation qui est une recette pour une catastrophe humanitaire et surtout une catastrophe en termes de soins et de santé », a-t-il déploré. C’est par ailleurs l’un des rares témoins à évoquer les séquelles psychologiques. « L’impact psychologique touche tous les enfants (…) On sait aussi qu’avant cette escalade de la violence, entre 300.000 et 400.000 enfants palestiniens avaient besoin d’une aide psychologique. Les symptômes sont assez effrayants, on a énormément d’anxiété, du stress, des difficultés pour se concentrer à l’école et pour sociabiliser », a-t-il alerté.

Mohamed Mebarki/AG

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