Le sinistre centre de torture de l’époque coloniale, connu par la Prison Rouge et sis à Ferdjioua, est en passe d’être réhabilité. L’opération pilotée par la direction des Moudjahidine a été lancée le 27 décembre 2023. Le directeur du secteur, Serbouh Meftah, a indiqué avant-hier, dimanche 7 janvier, à notre journal, que la structure pénitentiaire sera transformée en un espace pour l’histoire de la région. « Nous comptons la transformer en espace pour la mémoire de la région. Il y aura un musée, une bibliothèque, une médiathèque et d’autres équipements. On va y rassembler tous les supports qui immortalisent la mémoire de la région », a expliqué notre interlocuteur. S’agissant du coût de l’opération, le secteur a débloqué une enveloppe de plus de 69 milliards, selon les détails glanés sur la fiche technique du projet. Les travaux prévus toucheront les 29 cellules d’emprisonnement que compte le bâtiment, ainsi que les anciens locaux administratifs de ce qui était un centre de torture sous l’occupation. S’agissant du sinistre passé de la bâtisse, elle a été construite après les événements tragiques du 8 mai 1945 et mise en service en 1952. Consulté sur cet aspect, le directeur de wilaya de l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM), le moudjahid Hocine Hadef, nous dira : « Ce bâtiment est devenu opérationnel en 1952. Il servait de prison et de centre de torture à la fois. Il était réservé aux prisonniers condamnés à mort ». Notre interlocuteur rapporte que, selon les témoignages recueillis par son organisation de masse, pas moins de 900 moudjahidine placés dans cette prison ont été tués. « Les moudjahidine qui se faisaient arrêter par l’armée d’occupation étaient torturés dans ce centre. Puis, ils étaient soit jetés vivants dans un précipice, du haut de la montagne de Zouabak, soit fusillés dans la région d’Oued Bousselah », nous dira le Hocine Hadef. Pour son appellation par Prison Rouge par les habitants de la ville, elle découle de la couleur de la peinture dont étaient enduites les cellules et la façade extérieure du bâtiment.
K. B.
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