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Joyau architectural unique en son genre  : L’ancien hôtel de ville du Biskra tombe en lambeaux

Soucieux de la préservation du patrimoine architectural de la Reine des Ziban, des associations et des citoyens lambda ne manquent pas d’exprimer, à travers les réseaux sociaux, leur dépit de voir l’ancien Hôtel de ville lentement se désagréger et présenter la triste physionomie d’un édifice rongé par les outrages du temps, rafistolé çà et là, aux couleurs délavées et complètement variolé par des signes flagrants de vétusté et de délabrement, a-t-on relevé. En effet, la « Mairie des lions », ainsi appelée car deux statuts de lions de l’Atlas en pierre rouge foncé en gardent l’entrée principale et qui abrite actuellement les services de l’État civil de la municipalité de Biskra, est dans un état déplorable. « C’est l’un des plus beaux édifices de Biskra qu’il serait incongru et dommage de perdre. Il est absolument nécessaire de le sauver de la décrépitude avant qu’il ne soit trop tard et qu’il ne rejoigne la liste des bâtiments historiques voués à la destruction. Il pourrait être rénové et transformé en musée de la ville de Biskra, qui a été une pépinière et un centre du nationalisme et de la lutte pour l’indépendance nationale », propose-t-on. « L’université forme des dizaines d’architectes chaque année et la restauration de cet édifice au style particulier pourrait servir d’exercices et de travaux pratiques étalés sur plusieurs générations d’étudiants. L’Assemblée Populaire Communale (APC) y regagnerait son siège d’origine qui reste auréolé d’un prestige digne d’élus du peuple », suggère-t-on aussi quant au devenir de cette construction datant de la fin du XIXe siècle. L’ancien Hôtel de ville de Biskra a été construit par l’architecte André Pierlot qui voulait rompre avec les formes architecturales occidentales et mettre en avant de nouvelles manières de concevoir des bâtisses adaptées au climat local et intégrant des éléments mauresques. Inauguré en 1899, il était doté d’un système d’éclairage à l’électricité et cela seulement 17 ans après la fabrication des premières ampoules par Thomas Edison. « S’inspirant du style et des coutumes arabes, l’architecte a placé ses services autour d’un patio ou cour intérieure sur lequel ouvrent toutes les portes de l’édifice. Les baies extérieures sont surmontées d’un auvent, celles qui éclairent les salles principales sont garnies d’un balcon couvert rappelant les miradors espagnols et les « moucharabyas » arabes destinés à empêcher l’aveuglante lumière de pénétrer directement dans l’intérieur. Une coupole très élevée servant de campanile, ornée d’une horloge et des armoiries de la ville, donne à la façade l’aspect monumental qui convient à un édifice municipal », explique une monographie de cet édifice. Bien que la tendance en matière d’architecture moderne penche vers les projets issus de la mouvance rationaliste et pragmatique rejetant les références aux styles historiques, il n’en demeure pas moins que cet édifice mérite une opération de sauvetage et d’un classement au patrimoine architectural national « car il véhicule un pan de l’Histoire de la ville et est un élément d’étude appréciable pour les architectes locaux et du monde entier », argumentent les défenseurs d’une éventuelle profonde opération de restauration que seule l’APC pourrait commanditer. 

    

Hafedh M.  

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