En grève ouverte depuis le mardi 23 janvier, les travailleurs des unités de l’Entreprise Nationale de Matériaux de Travaux Publics (ENMTP) de la zone industrielle d’Aïn Smara réclament une augmentation des salaires. À noter que le siège social de l’entreprise est situé au même endroit. Cependant, les responsables de cette entreprise nationale leur ont fait comprendre, résultats financiers à l’appui, que cette éventualité est impossible à réaliser, du moins pour le moment, compte tenu de la situation financière déficitaire des unités de production. Selon les explications fournies avant-hier, jeudi 25 janvier, par les grévistes et un membre de leur syndicat, le débrayage a été déclenché à l’initiative des travailleurs eux-mêmes, faisant suite aux mouvements de protestation qui s’étaient exprimés auparavant par des sit-ins organisés à l’intérieur des unités. Les grévistes affirment également que la grève est suivie dans les unités de l’ENMTP implantées à travers le territoire national. Toutefois, cette affirmation est catégoriquement démentie par le Président-Directeur Général (P.-D.G.) de l’entreprise, Slimane Boulebda, contacté hier, vendredi 26 janvier. Boulebda affirme que la grève est limitée au site industriel d’Aïn Smara, précisant que « seulement 30 % des travailleurs de ce site y ont participé le premier jour ». Par ailleurs, selon le procès-verbal de la réunion du 21 janvier entre les représentants des travailleurs récemment élus et le directeur général de l’ENMTP, il est indiqué que la revendication serait impossible à concrétiser. Les représentants des travailleurs ont été informés que, à l’exception de la société mère et de la société mixte « Somatel-Liebherr », toutes les autres filiales de l’ENMTP annoncent des résultats financiers négatifs et des budgets déficitaires à la fin de l’exercice 2023. Ainsi, il serait très difficile de prévoir d’éventuelles augmentations des salaires, du moins pour le moment. Cependant, un projet ambitieux de plus de neuf milliards de dinars est envisagé pour l’année 2024, représentant une augmentation de 40 % par rapport à celui de 2023. Le P.-D.G. de l’ENMTP déplore le refus des syndicalistes de tenir compte des réalités économiques et des lois régissant les conflits sociaux, soulignant qu’ils ont quitté la réunion sans signer le procès-verbal. Les responsables de l’inspection du travail qui sont venus le voir le mercredi 24 janvier ont constaté cette « fuite des responsabilités de la part des syndicalistes », car ils n’ont pu les rencontrer. Les responsables des instances syndicales locales de l’UGTA ont également affirmé avoir été tenus dans l’ignorance du déclenchement de la grève. Les travailleurs en débrayage, dont certains ont contacté les médias, déclarent que le débrayage se poursuivra jusqu’à demain, dimanche 28 décembre.
A. Mallem
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