Les week-ends à Guelma et à Souk-Ahras semblent ne plus être des jours de repos pour les écoliers de ces villes et de bien d’autres, si l’on considère les nombreux groupes que l’on voit défiler dans les rues, munis comme les autres jours de la semaine de leurs sacs d’écolier. En réalité, ces élèves, scolarisés dans les paliers primaire, moyen et secondaire, se rendent dans quelques locaux, le plus souvent des garages aménagés en salles de classe, où ils bénéficient de cours particuliers, dispensés généralement par leurs propres enseignants. Jusque-là, rien ne remet en question ce type d’aide pédagogique censé renforcer le niveau des plus faibles dans une matière ou une autre, notamment ceux des classes d’examen de fin de cycle. Cependant, cette activité est assurée non pas gratuitement mais contre monnaie sonnante et trébuchante, et à quel prix ! Si ce n’est pour s’en mettre plein les poches, pourquoi est-ce que ces enseignants ne le font pas à même l’établissement, ce qui serait à leur honneur ? D’autant plus que statutairement, cette possibilité leur est offerte par le règlement. Toutefois, elle porte une autre appellation, à savoir des cours de rattrapage, ce qui ne se fait pas durant le week-end qui, faut-il le rappeler, est censé être une période de repos permettant aux élèves autant qu’aux enseignants récupérer leurs forces pour repartir de plein pied la semaine suivante. Les cours de rattrapage s’organisent plutôt après les séances de la semaine ou durant la demi-journée creuse du mardi. Pourtant, cette activité, exercée par des personnes cupides, a fait l’objet d’une mesure d’interdiction de la part du gouvernement, édictée voilà quelques semaines, réservant des sanctions sévères à ceux qui s’amuseraient à s’y livrer.
Hamid Fraga
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