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Financement de l’UNRWA à Ghaza   : L’appel d’Amnesty International aux gouvernements occidentaux

L’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Amnesty International qualifie de « choquant » et d’« inhumain », la décision de onze pays occidentaux de suspendre le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Ces pays, dont les USA, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Suisse, le Japon et la France, ont décidé de couper « les vivres » de l’UNRWA, suite aux allégations selon lesquelles « des membres de son personnel ont été impliqués dans les attaques du 7 octobre dans le sud d’Israël ». « Il est profondément choquant, inhumain à vrai dire, que plusieurs gouvernements aient pris des décisions qui vont aggraver les souffrances de deux millions de Palestiniens·ne·s déjà confrontés au risque d’un génocide et d’une famine artificielle, quelques jours seulement après que l’arrêt rendu par la Cour internationale de justice a conclu que la survie des Palestinien·ne·s de Ghaza était menacée. Il est particulièrement consternant que de telles mesures aient été prises après des allégations concernant 12 employés sur les 30.000 que compte l’UNRWA », affirme Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, citée dans un communiqué de l’ONG, rendu public hier mardi. Selon cette ONG, « les allégations concernant l’implication de membres du personnel de l’UNRWA dans les attaques du 7 octobre sont sérieuses et doivent donner lieu à une enquête indépendante. Toute personne contre laquelle il existe des preuves suffisantes et recevables doit être poursuivie dans le cadre d’une procédure équitable. Mais les agissements présumés de quelques individus ne doivent pas servir de prétexte à la suppression d’une aide vitale, ce qui pourrait s’apparenter à un châtiment collectif », souligne la secrétaire générale. Et d’ajouter : « Il est scandaleux qu’au lieu de tenir compte de l’arrêt rendu par la CIJ et de la conclusion de la Cour selon laquelle la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Ghaza risque fort de se détériorer davantage, des États clés, dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Australie et la France, aient supprimé le financement du principal fournisseur d’aide aux civil·e·s de Ghaza ». Poursuivant, l’ONG affirme que « tous les États ont clairement le devoir de veiller à ce que les mesures de la CIJ soient mises en œuvre, y compris celles qui ordonnent en Israël de prendre des mesures immédiates et efficaces pour garantir l’octroi d’une assistance humanitaire aux civil·e·s palestiniens de Ghaza, étape essentielle pour prévenir un génocide et d’autres préjudices irréparables ».

L’ONU réunit les donateurs

« Certains des gouvernements ayant annoncé qu’ils allaient supprimer les fonds destinés à l’UNRWA en raison de ces allégations ont, dans le même temps, continué à armer les forces israéliennes malgré les preuves accablantes que ces armes sont utilisées pour commettre des crimes de guerre et de graves violations des droits humains. S’empresser de geler des fonds destinés à une aide humanitaire sur la base d’allégations faisant encore l’objet d’une enquête, tout en refusant d’envisager de suspendre le soutien à l’armée israélienne, est un exemple saisissant de deux poids deux mesures », explique la responsable. Pour elle, au lieu de suspendre un financement vital pour celles et ceux qui sont dans le besoin, « les États devraient travailler à mettre fin aux transferts d’armes vers Israël et faire pression en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et durable, et d’un accès humanitaire total dans le but d’aider à soulager des souffrances dévastatrices ». Face à cette situation, le chef de l’ONU devait recevoir hier à New York les « principaux donateurs » de l’UNRWA. « À titre personnel, le secrétaire général est horrifié par les accusations contre des employés de l’UNRWA », affirme le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric. Selon ce responsable, le message d’António Guterres aux donateurs, notamment ceux qui ont suspendu leurs contributions, est d’au moins « assurer la continuité des opérations de l’agence alors que nous avons des dizaines de milliers de membres du personnel dévoué qui travaillent dans la région ».

Samir Rabah 

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