Il a fallu une semaine de spéculations, de controverses et de vives polémiques, alimentées à travers les plateaux TV et les réseaux sociaux, pour que la Fédération Algérienne de Football (FAF) se décide enfin à s’exprimer, à propos de ce qui est désormais convenu d’appeler « l’affaire Belmadi ». Que n’a-t-on pas entendu durant cette semaine de bruit et de fureur ? Insinuations, mauvaise foi et fausses indignations ont meublé le temps vide des consultants autoproclamés et des sources médiatiques au service des différents clans, sans qu’aucune partie ne soit en mesure d’éclairer l’opinion publique. Cette dernière savait qu’une crise couvait à l’intérieur de la FAF concernant l’Équipe Nationale (EN) et s’attendait à ce que cela remonte à la surface. La surprenante et non moins humiliante défaite, concédée face à la Mauritanie, actant l’élimination de l’EN dès le premier tour de la CAN, a fini par dégoupiller la situation explosive. Dans son communiqué publié avant-hier mardi soir, la FAF a enregistré avec « regret » et « déception » le parcours « peu glorieux, en deçà des attentes du peuple algérien », des Verts à la CAN 2023. La FAF a estimé qu’au regard « des moyens et conditions matérielles mis à disposition par l’État et la fédération algérienne de football, il était légitime d’en attendre, en retour, des prestations d’une tout autre stature ». « C’est là, un échec avéré, douloureux et difficilement acceptable, outre l’échec à la qualification pour la coupe du monde 2022 », a déploré la fédération, qui a rappelé que Walid Sadi, a interpellé Djamel Belmadi, à Bouaké, pour « faire le point sur les circonstances de cet échec, où un accord mutuel de résiliation amiable a été convenu ». « Les discussions entamées à Bouaké devaient aboutir, le lendemain au retour de la délégation à Alger, à la formalisation de l’accord de résiliation amiable par le sélectionneur et son staff », a souligné la FAF. « Tous les membres du staff technique avaient signé l’accord de résiliation amiable, à l’exception de Djamel Belmadi qui s’est étonnamment rétracté, sollicitant un temps de réflexion supplémentaire, considérant l’accord convenu, dans son volet pécuniaire, en deçà de ses attentes », a indiqué l’instance fédérale. Selon Sadi, le bilan de Belmadi est en deçà des attentes des Algériens. Un bilan « susceptible d’impacter négativement l’image du football algérien ». Déterminé à en « finir avec la spirale des échecs renouvelés », le président de la FAF a mis en avant l’accord trouvé à Bouaké, qui consiste en une séparation à l’amiable entre les deux parties. Selon la FAF, Belmadi s’est rétracté sans donner aucune explication. D’après des sources non identifiées, le sélectionneur national aurait réclamé le paiement de la totalité de ses mensualités jusqu’à la fin de son contrat. Selon des sources identifiées, Belmadi a mis au défi Walid Sadi d’informer l’opinion publique de ce qui s’est passé avant le match de la Mauritanie et était prêt à s’en aller sans réclamer un sou ! Face à ce « blocage », la FAF « se voit contrainte de tourner définitivement la page et de se projeter désormais sur un nouveau challenge avec un nouveau sélectionneur et un nouveau staff technique qui seront désignés prochainement ».
Mohamed Mebarki
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