À l’occasion du 2 février, Journée mondiale des zones humides, le wali d’Annaba, Abdelkader Djelaoui, a visité hier, samedi 3 février, le lac de Boucedra dans la commune d’El Bouni. Cette visite a eu pour objectif de constater l’avancement des travaux découlant de la convention entre la Conservation des forêts et le Centre de Recherche en Environnement (CRE) d’Annaba. En février 2021, ces deux entités ont signé une convention en vue de développer des projets concrets visant à protéger la faune et la flore menacées des écosystèmes fragilisés par la pollution. Face à la détérioration préoccupante des zones humides d’Annaba, en particulier en raison de la pollution urbaine atteignant les sites de nidification des anatidés, la Conservation des forêts locale s’est tournée vers les chercheurs du CRE. Ces experts se spécialisent dans la recherche appliquée, élaborant des plans d’action réalistes et applicables sur le terrain. Au cours des quatre dernières années, les éléments de la Conservation des forêts ont observé des changements rapides dans le mouvement, le nombre et la diversité des espèces d’anatidés traversant les quatorze zones humides d’Annaba. Globalement, le réchauffement climatique influence les mouvements de migration des oiseaux entre les deux rives de la Méditerranée et l’Afrique du Nord. Cependant, localement, les zones humides d’Annaba et d’El Tarf sont directement affectées par l’expansion urbaine et la pollution, en particulier depuis 2018, suite aux opérations de relogement vers la circonscription administrative Benmostefa Benaouda, notamment. Face à cette situation, la Conservation des forêts et le CRE unissent leurs efforts et ressources pour trouver des solutions viables et concrètes aux problèmes de pollution menaçant les zones humides d’Annaba. Le lac de Boucedra, qui accueille chaque année 24 espèces d’anatidés, fait l’objet d’une étude menée par le CRE pour le désigner officiellement comme zone protégée. Le dossier devrait être prêt avant la fin de l’année en cours, en vue de sa transmission aux autorités compétentes pour l’élaboration d’un décret gouvernemental. Pendant ce temps, des actions sont entreprises pour préserver cette zone abritant un écosystème divers et complexe. À noter que seulement cinquante zones préservées se trouvent en Algérie, dont dix sont à Annaba. D’autre part, bien que la commune d’El Bouni ait démoli plusieurs constructions illicites sur le site du lac, plusieurs canalisations déversent constamment des eaux usées dans le lac, exacerbant la pollution. Pour remédier à cela, l’Algérienne Des Eaux (ADE) a élaboré un projet de collecteur intercepteur qui raccordera les canalisations sur une distance de huit kilomètres. Estimé à 200 millions de dinars, l’étude du projet est terminée, et le lancement des travaux se fera incessamment.
Plus de 500 arbustes plantés à Benmostefa Benaouda
Par ailleurs, hier matin, plus de 500 arbustes ont été plantés dans le jardin « Marsad » de la nouvelle ville Benmostefa Benaouda. Cette campagne de boisement a été supervisée par les collectivités locales, les directions de l’Environnement, des services agricoles et des forêts, avec la participation active des citoyens et de la société civile. Des associations de quartier étaient présentes, prévoyant également des opérations similaires dans leurs cités. Des représentants de ces associations locales ont expliqué qu’ils ont reçu des arbustes de la part des services de la direction des Forêts pour les planter dans leurs quartiers, avec la participation des habitants. Dans ce contexte, la convention Ramsar, à laquelle l’Algérie a adhéré en 1982, intensifie ses efforts pour la conservation et l’utilisation rationnelle et durable des zones humides. Chaque année, elle propose un thème lié à l’actualité internationale, se concentrant principalement sur les divers impacts subis par les zones humides dans le monde. Cette année, le thème retenu par le secrétariat de la Convention est : « Les zones humides et la prospérité humaine ». Il souligne l’urgence de restaurer ces zones, incitant tous les acteurs de la société à agir pour les revitaliser, restaurer celles qui sont dégradées et éviter leur disparition, car cela aurait des répercussions sur le mode de vie des habitants de notre planète. Il est à noter que les zones humides sont des écosystèmes clés et des milieux de vie inestimables, couvrant une superficie d’environ 250 millions d’hectares dans le monde. Leur préservation est essentielle pour maintenir la vie, abritant 40 % des espèces de faune et de flore, fournissant de l’eau pour l’agriculture nourrissant 3,5 milliards de personnes, régulant le débit des cours d’eau et maintenant l’alimentation des nappes d’eau souterraines par leurs capacités de stockage. Cependant, le développement non durable, la répartition non équitable des richesses et la croissance démographique, l’urbanisation, la surexploitation et la surconsommation les ont dévastées, exerçant une pression insoutenable sur les réserves d’eau douce. La consommation d’eau a été multipliée par six en 100 ans, dépassant la capacité de reconstitution. Il est nécessaire d’augmenter la consommation d’eau de 14 % pour l’agriculture afin de répondre aux besoins d’une population mondiale estimée à dix milliards d’individus d’ici 2050, nous explique un expert. La perte et la dégradation des zones humides, dues aux modifications d’utilisation des terres et à l’utilisation intensive de l’eau, intensifient la crise de l’eau.
Soufiane Sadouki / Z. A.
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