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L’industrie métallurgique prépare sa mue : Le fil à souder « made in Sétif » devient réalité !

D’importateur, l’Algérie est devenu un pays exportateur de divers produits hors hydrocarbures. Les facilitations accordées par les pouvoirs publics à l’outil productif national en sont les causes. Disposant d’un énorme tissu industriel constitué de plus de 27.600 opérateurs économiques employant plus de 115.000 travailleurs, la wilaya de Sétif, jouant pleinement son rôle de moteur de la nouvelle dynamique économique nationale, fait de la croissance et de la création de richesse et d’emplois son crédo principal. Propice, l’environnement a encouragé Anouar Mami, le jeune patron de « Fid Soudage », à non seulement franchir le pas mais aussi à opter pour un créneau vierge et pas facile. D’autant que la production du fil à souder nécessite une technologie de pointe. Ainsi, le fils à souder « made in bladi » sera fabriqué à Sétif selon les standards internationaux. « On ne réalise pas une unité de fabrication du fil à souder par un processus de tréfilage du fil machine en acier, nécessitant un savoir-faire et un investissement important, sur un simple coup de tête. La naissance du projet est la conséquence d’une étude technico-commerciale minutieuse. L’expérience acquise durant plus de dix ans d’importation du produit en question m’a permis d’avoir une idée précise sur le processus de fabrication et de connaitre les besoins du marché national et de certains pays étrangers, singulièrement ceux européens. Ces derniers sont très intéressés par le produit algérien, ne manquant pas d’atouts. Les facilités des autorités, à l’écoute, ont fait le reste », nous dit le manager de l’entreprise située dans une partie de la méga-zone d’Ouled Saber, où certains aménagements et routes sont en suspens. Le gel frappant ce gigantesque projet s’étendant sur plus de 700 hectares en est la cause.

On passe à la vitesse supérieure…

Paradoxalement, les « petits problèmes » n’ont pas découragé l’industriel, sur le point de lancer la production dont une partie est destinée à l’exportation. Occupant une superficie de 10.000 mètres carrés, Fid Soudage produira dans un premier temps, avec une seule équipe (une fois huit heures), l’équivalent de 20 % des parts du marché national dont les besoins sont importants. Le renforcement des effectifs permettra à la chaine de production d’atteindre sa pleine vitesse de croisière et de booster le rendement de la jeune entreprise qui devrait par la suite expédier son excèdent vers l’étranger. « L’objectif de ce projet est de répondre à la demande croissante en Algérie et d’exporter. Nous allons produire une gamme complète de fils de soudure. Celle-ci sera adaptée aux différents besoins du marché. Notre unité de fabrication est un plus pour l’industrie métallurgique nationale. Dans un premier temps, on va produire du fils à souder en acier. Une nouvelle gamme viendra par la suite, sachant que la chaine de production du fil à souder n’est pas une simple sinécure ; elle obéit à des règles strictes. Nous faisons de notre mieux pour avoir des fournisseurs locaux », dira le patron de la première entreprise algérienne à fabriquer du fil à souder.

La balle est dans le camp des décideurs

« La fabrication locale de fils va drastiquement réduire la facture de l’importation et permettre à l’outil productif national de fournir un produit avec un excellent rapport qualité/prix. Il faut aussi savoir que la fabrication locale réduit les coûts des fils de soudure. Fabriquée selon les standards internationaux, notre gamme sera moins chère que le produit importé. Un tel prix sera bénéfique pour les entreprises algériennes qui ne se soucieraient plus des délais d’approvisionnement. Nous travaillons d’arrache-pied pour la certification du site et du produit. Sans un tel sésame, il serait quasi impossible de placer notre produit dans des pays européens et africains où nous avons déjà des touches. Avec un excellent coût de production (main-œuvre, énergie, transport et produit certifié), le produit algérien est désormais côté à l’étranger. Cette réputation n’est pas tombée du ciel. Elle est la résultante de la nouvelle démarche des hautes autorités du pays », précise Anouar Mami. Et de renchérir à propos des ambitions et projections futures de son entreprise : « La fin des importations de certains produits oblige l’opérateur économique national à se reconvertir en producteur, d’autant que l’Algérie est la terre du potentiel, humain en premier lieu. Pour le coup de starter, nous n’attendons que le feu vert des autorités que nous ne remercierons jamais assez pour leur aide, soutien et accompagnement. Fid Soudage vient pour renforcer la compétitivité des entreprises algériennes et participer à l’effort national initié par Abdelmadjid Tebboune, président de République, pour lequel les exportations hors hydrocarbures est une autre forme de souveraineté nationale », résume, non sans fierté, le jeune opérateur économique de la wilaya de Sétif, qui aurait égalé en 2023 le chiffres des exportations de 2022, estimé à plus de 210 millions de dollars en pneumatique, ciment, électroménager, produits électroniques, dattes, céramique, matériaux de construction et autres.

Kamel Beniaiche   

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