Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a fait état d’une importante baisse du déficit de la Caisse Nationale des Retraites (CNR). Intervenant, hier mardi, devant la commission des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), où il a fait le bilan de son secteur, il affirme que ce déficit s’est établi à 380 milliards de dinars en 2023, alors qu’il était de 556 milliards en 2022 et de 560 milliards en 2021. Ce résultat, indique-t-il, est le fruit de la hausse du nombre de cotisants à la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS), qui est de plus de 30 millions de salariés, contre 3,8 millions de retraités. Selon le ministre, ses services ont enregistré en 2023, « 1.038.424 nouveaux affiliés, dont 908.438 salariés et 132.986 non-salariés ». De plus, le nombre d’employeurs, ajoute-t-il, « a connu également une augmentation, passant de 369.365 en 2021 à 423.212 à la fin de l’année précédente, soit un taux de croissance de 14,6 %, avec une différence de 53.847 ». Dans la foulée, le ministre souligne que « l’adoption de nouvelles méthodes de gestion, basées sur la numérisation et le système d’aide à la prise de décision, s’est répercutée positivement sur le niveau de recouvrement et la réduction du déficit de la Caisse Nationale des Retraites ». Les cotisations des salariés à la CNAS se sont élevées, selon lui, à 1.655 milliards de dinars, « avec une hausse de 156,3 milliards de dinars par rapport aux prévisions annoncées dans la loi de finances 2023, estimées à 1.498,72 milliards de dinars », se félicite-t-il. Ce faisant, il rappelle que les revenus de la CNAS en 2022 étaient de 1.397 milliards de dinars. « Ces chiffres prêtent à l’optimisme quant à la réalisation d’un équilibre financier du système de la Sécurité sociale qui aura aussi des répercussions positives sur la qualité des services offerts », indique Bentaleb, soulignant que les « cotisations des non-salariés ont connu aussi une augmentation passant de 76,85 milliards de dinars en 2022 à 82,74 milliards de dinars en 2023, soit une hausse de 7,7 % ».
Plus de 200.000 infractions
Le ministre est aussi revenu sur le bilan des services de l’inspection de travail durant l’exercice précédent. Selon lui, cette instance a effectué 214.625 visites d’inspection et de contrôle auprès des organismes employeurs, public et privé, ainsi que des sociétés étrangères activant en Algérie, qui emploient 4.595.823 travailleurs. « Au niveau de 25.577 entreprises privées contrôlées en 2023, 54.607 travailleurs n’ont pas été déclarés à la Sécurité sociale, soit 9,3 % sur un total de 568.744 employés. L’inspection du travail a établi 4.281 procès-verbaux concernant cette infraction », indique-t-il. Et d’ajouter au sujet de la réglementation en matière d’embauche que « les services de l’inspection du Travail ont enregistré 7.833 infractions en 2023, concernant l’emploi de 21.477 travailleurs sans le respect des procédures légales ». Les opérations d’inspection et de contrôle menées par les services de l’inspection du travail ont permis, enchaîne-t-il, l’établissement de 202.883 procès-verbaux (PV) concernant la situation de 1.504.359 travailleurs, répartis comme suit : « 38.725 PV d’infraction concernaient 218.338 travailleurs, 138.062 mises en demeure incluaient 1.042.265 travailleurs et 26.096 observations écrites qui concernaient 243.756 travailleurs ». Le ministre fait aussi le point sur le bilan de l’allocation chômage, et révèle que le nombre de bénéficiaires a atteint 2.013.819 au mois de janvier 2024. « 288.702 bénéficiaires ont bénéficié de sessions de formation, dont 117.043 ont déjà obtenu leurs diplômes. De plus, 323.495 bénéficiaires ont été orientés vers des emplois », explique-t-il. Pour lui, « ces chiffres visent à encourager les entreprises économiques à embaucher des bénéficiaires de l’allocation chômage ». Par ailleurs, Bentaleb a annoncé dans la foulée la volonté de son secteur de mettre en place une série de mécanismes et un ensemble de mesures incitatives à cet effet. « Le secteur s’emploie également à créer des mécanismes supplémentaires permettant de développer les compétences individuelles et d’améliorer l’employabilité des bénéficiaires de l’allocation chômage, à travers la participation aux activités du développement économique, social et environnemental », dit-il.
Samir Rabah
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