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1er producteur de gaz en Afrique : Le rôle de l’Algérie conforté par son statut

Le 7e Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui se tiendra à Alger du 29 février au 2 mars prochains, connaitra la participation de chefs d’État, de ministres et de hauts responsables des pays membres, ainsi que les pays observateurs du Forum. L’événement sera marqué par de nombreuses activités diplomatiques, scientifiques et techniques, à l’instar de l’inauguration du siège de l’Institut de recherche sur le gaz du GECF, et verra le lancement de la nouvelle édition du Global Gaz Outlook 2050, la publication annuelle du Forum, qui fournit une analyse complète des marchés gaziers mondiaux et régionaux, ainsi que du rôle du gaz naturel dans la transition énergétique. De plus, le sommet verra la signature de mémorandums d’entente entre le GECF et d’importantes organisations internationales et régionales. Se tenant dans une conjoncture mondiale énergétique marquée par autant d’incertitudes que de défis, auxquels font face tous les pays, qu’ils soient producteurs, consommateurs, exportateurs ou importateurs de ressources énergétiques fossiles. Ce 7e Forum se tient à peine trois mois après le sommet du 28 COP, au cours duquel les énergies fossiles ont fait face à une véritable levée de boucliers. Ce qui fait dire aux experts que le Forum d’Alger constituera une plateforme pour des plans et des perspectives nouvelles dans ce domaine et que l’Algérie, grâce à son statut de producteur de gaz, peut jouer le rôle de trait d’union et de convergence entre les pays producteurs. Une opportunité, mais surtout une feuille de route de départ, en vue d’arrêter cette plateforme sur une base solide et un consensus partagé entre les pays exportateurs de gaz. Une approche que l’Algérie défend, en plus de prôner le consensus, face à la tourmente du marché gazier. Par ailleurs, l’Algérie accorde une importance particulière à cette rencontre, qui a lieu à un moment où la scène énergétique mondiale en général, et gazière en particulier, traverse une phase cruciale de son développement, se doit de se fixer comme objectif la préservation des intérêts des producteurs et des consommateurs de cette énergie. À ce propos, mardi passé, dans un message de bienvenue sur le site électronique dédié au 7e Sommet des chefs d’État et de gouvernements du GECF, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que « l’Algérie est déterminée à réunir toutes les conditions du succès de cet événement ». Mettant en avant « l’importance de la coopération et de la solidarité dans le cadre de notre forum », soulignant que « la préservation de cette ressource précieuse et son exploitation est une responsabilité partagée, qui doit reposer sur une compréhension mutuelle des exigences de l’équilibre des intérêts et du partage des avantages ». Dans le même sillage, le président de la République a précisé que le sommet d’Alger « se tient dans un contexte où le gaz naturel est de plus en plus sollicité en tant que source d’énergie cruciale pour le développement socio-économique, étant l’une des principales sources d’énergie alternatives, propres et respectueuses de l’environnement ». « C’est pourquoi nous sommes appelés, à l’occasion de notre réunion d’Alger, à approfondir la réflexion et la concertation, en vue d’en réaffirmer la valeur, en tant que ressource essentielle pour les transitions énergétiques, de relever les défis du développement des techniques d’extraction et d’encourager l’investissement dans la recherche et l’élargissement des champs d’exploration, dans le cadre de partenariats mutuellement bénéfiques, entre les pays producteurs et consommateurs, sur un même pied d’égalité. » Les propos du Président expliquent en quelque sorte que les enjeux de la transition énergétique, notamment la sécurité et l’indépendance énergétique, qui sont des préoccupations majeures. En effet, le gaz naturel est une ressource abondante, propre et fiable, mais irrégulièrement répartie au plan géographique et par conséquent très convoitée pour accompagner la transition énergétique. Les corridors des échanges sont en train d’être modifiés, notamment grâce à la croissance actuelle et prévue des volumes de Gaz Naturel Liquéfié (GNL), qui arrivent sur le marché et dont les prix sont très variables, inquiètent particulièrement les pays producteurs. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a récemment déclaré que l’objectif du sommet est de « soutenir les droits souverains des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel et de contribuer au développement durable et à la sécurité énergétique mondiale. » Ajoutant qu’il devait « refléter les objectifs et la vision du GECF, qui consistent à faire du gaz naturel la ressource centrale d’un développement inclusif et durable ».
Le facteur énergétique est plus que jamais à la base de tous les enjeux, aussi bien politiques qu’économiques, et par conséquent au cœur de toutes les stratégies mises en œuvre par les pays, que les alliances de ce monde (G7, G2O, BRICS, OPEP, Union européenne, etc.). Est-ce que le GECF va lui aussi entrer dans l’« arène », d’une façon ou d’une autre, par rapport à son poids, à sa composante et aux préoccupations mondiales ? Les experts estiment que l’accueil par l’Algérie du sommet du GECF réaffirme « le rôle vital de l’Algérie sur le marché gazier et que le sommet est d’une importance capitale, notamment en termes de contribution à la régulation de ce marché ». C’est dire combien il est attendu du sommet d’Alger la cristallisation d’une vision plus claire des objectifs du commerce mondial du gaz naturel, avec un équilibre entre les zones de rareté et les zones d’abondance, ou les zones menacées par une pénurie d’approvisionnement et celles disposant d’approvisionnements sûrs. Dans cet esprit, l’Algérie, à la faveur de ce Forum, appelle non seulement à œuvrer dans son renforcement en tant que plateforme pour le dialogue entre les pays membres, mais aussi à concevoir et à mettre en œuvre, ensemble, des solutions appropriées pour sauvegarder les intérêts dans un esprit coopératif et de solidarité, comme rappelé par le président de la République.

Ammar Zitouni

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