A la veille du mois sacré, qui connait souvent une intolérable hausse des prix des produits les plus demandés, à l’opposé des valeurs et des principes véhiculés par le ramadan, le ministère du Commerce se mobilise pour empêcher que la tendance haussière ne rende certains produits inaccessibles pour la majorité des consommateurs. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, cette pratique spéculative a toujours eu lieu, la veille et durant un mois, où les musulmans sont appelés à privilégier l’aspect spirituel à tout autre aspect. Pour cette année, le ministère du Commerce semble avoir pris les choses en main, anticipant à propos de ce phénomène antisocial. « Il y a des augmentations surprises et inacceptables. Il y a deux marques de boissons qui ont décidé d’augmenter les prix d’une façon intempestive avant de se rétracter », a affirmé Tayeb Zitouni à partir de la ville d’Ouargla. Le 4 février, il avait fait allusion à Coca-Cola et Hamoud Boualem, qui ont fini par renoncer à revoir leurs prix à la hausse, tout en dévoilant d’autres pratiques pénalisantes pour le consommateur et injustifiées économiquement. « Hier, ils ont changé la contenance de 33 cl à 30 cl. C’est-à-dire ce que nous avons réussi sur les prix, ils l’ont répercuté sur la contenance », a-t-il déploré. « Ceux qui veulent augmenter, ils peuvent attendre la fin du ramadan », a-t-il dit. Le ministre du Commerce, qui multiplie les visites sur le terrain à la veille du mois sacré et les mises en garde contre les commerçants et les producteurs de produits de large consommation, a exprimé son intention d’agir pour éviter une nouvelle flambée des prix. La question est de savoir s’il possède les moyens de peser sur des circuits qui échappent à tout contrôle. En ce qui concerne les viandes importées, Zitouni a mis en garde contre une éventuelle hausse des prix d’un produit que l’État a soutenu, en accordant des avantages fiscaux aux importateurs. Selon lui, l’État « n’hésitera à frapper d’une main de fer tous ceux qui ne respecteraient les prix fixés par l’administration ». Ce n’est pas la première fois que le gouvernement hausse le ton pour appeler les circuits en charge du commerce, importateurs, producteurs, commerçants de gros et de détail, à éviter les pratiques spéculatives. Ses mises en garde sont parfois restées lettre morte, pour de nombreuses raisons. Un des moyens les plus efficaces pour enrayer le phénomène de la hausse des prix demeure la prise de conscience des consommateurs. À ce niveau, la société civile peut s’impliquer davantage pour jouer son rôle.
Mohamed Mebarki
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