L’armée israélienne a pris d’assaut le complexe hospitalier Nasser de Khan Younès. Selon le ministère de la Santé à Ghaza, cinq patients au moins sont morts à la suite de coupures d’électricité consécutives à la pénurie de carburant, qui ont provoqué l’arrêt de la distribution d’oxygène. Déjà durant le siège de cette importante structure sanitaire, qui demeure relativement fonctionnelle, une vingtaine de Palestiniens ont été tués par des tirs de snipers israéliens, à l’intérieur ou à proximité du complexe. Des témoignages repris par des agences de presse rapportent que les soldats israéliens avaient ouvert le feu sur « toute personne qui bougeait à l’intérieur de l’hôpital ». Plus de 400 personnes, dont 191 patients, ont été transférées dans une aile de l’hôpital, sans eau ni nourriture, selon le ministère de la santé local. « L’hôpital Nasser de Khan Younès a été touché par des tirs d’obus tôt ce matin (vendredi ndlr), alors que l’armée israélienne avait annoncé au personnel médical et aux patients qu’ils pouvaient rester dans l’hôpital », a rapporté l’ONG Médecins sans frontières, faisant état d’un « nombre indéterminé de personnes tuées et blessées. MSF a parlé de « chaos et de terreur qui régnait dans l’hôpital Nasser de Khan Younès ». « La situation était chaotique, catastrophique », a déclaré le secrétaire général de cette ONG. Jeudi, tout le personnel de MSF a été contraint de fuir l’hôpital soulignant que l’un des membres de l’équipe était toujours porté disparu. « Nous savons que des personnes ont été tuées et blessées lors de l’attaque, mais nous ne savons pas combien », a indiqué le responsable de MSF, cité par l’agence France presse. « MSF a travaillé avec neuf établissements de santé qui ont dû être évacués dans ce chaos », a-t-il expliqué. Ce qui se passe à Khan Younès est un mauvais signe annonciateur de ce qui pourrait avoir lieu à Rafah au cas où l’armée israélienne met ses menaces à exécution. Au même moment, des pays se préparent à accueillir des réfugiés palestiniens. Des agences de presse parlent d’un mur en construction par l’Egypte à la frontière avec la bande de Ghaza. Cette information a été confirmée par le New York Times et le Wall Street Journal. Selon Reuters, ce mur servirait à aménager une zone tampon dans laquelle des Palestiniens pourraient être accueillis en cas d’offensive israélienne à Rafah. Le Caire a pourtant nié. Alors qu’une décision de la Cour nationale du droit d’asile en France rendue publique hier, « ouvre la voie à la protection des Palestiniens originaires de Ghaza ». L’organisme considère que ce territoire connaît « une situation de violence aveugle d’intensité exceptionnelle ». « Ce genre de décision de la CNDA, qui statue en appel sur les demandes d’asile, fait généralement jurisprudence pour l’ensemble des dossiers similaires en France », écrit la quotidien La Croix.
M.M/agences
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