Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’exprimant hier dimanche au nom du président de la République, lors du sommet des chefs d’État et de gouvernements africains en Éthiopie, a évoqué la situation actuelle en Libye, qui vit depuis treize ans un scénario de chaos politico-sécuritaire qui fait planer sur la région une menace de déstabilisation permanente, qui s’apparente à une véritable épée de Damoclès. Dans ce cadre, le chef de la diplomatie algérienne a d’abord souligné de « réels motifs d’espoir » de voir toutes les parties et composantes politiques libyennes adhérer au principe d’une Conférence de réconciliation nationale en avril prochain à Syrte, invitant les mêmes parties à « saisir l’opportunité de cette conférence et en faire un bon usage pour rétablir la cohésion entre les enfants d’une Libye une et indivisible, en tant que peuple, territoire et état. » L’Algérie « encourage les parties libyennes à adhérer effectivement aux efforts onusiens, visant à réunir les conditions nécessaires à l’organisation des élections comme solution permanente et durable à la crise qui a trop duré dans ce pays frère qui nous est cher », a poursuivi le ministre, dans son plaidoyer en faveur d’une sortie de crise. Cette dernière implique de facto des exigences psychologiques et politiques, raison pour laquelle le ministre algérien rappelle l’un des fondements de la position algérienne, à savoir « la nécessité de mettre un terme aux ingérences extérieures », ainsi que le « retrait des parties étrangères de Libye, afin de permettre aux efforts africains et onusiens de converger vers l’objectif ultime : permettre à la Libye, pays frère, d’amorcer une nouvelle ère de sécurité, de stabilité, de paix et de prospérité. » En outre, Attaf a exprimé au nom du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « sa reconnaissance au président Denis Sassou-Nguesso pour ses efforts continus à la tête du Comité de haut niveau de l’UA, en faveur de la réconciliation entre les enfants de la Libye, pays frère. » Si la volonté de faire nation existe chez le peuple libyen, las de vivre une situation de désordre, les parties qui tirent profit de cette situation, à savoir les milices et les mercenaires, qui agissent selon des agendas élaborés par des puissances étrangères et qui se livrent à une guerre par procuration, laisseront-ils faire ? Car force est de rappeler que les multiples tentatives de règlement de la crise libyenne, tenues sous différents auspices, ont échoué à cause de manœuvres en coulisses de différents acteurs, internes et externes, à qui profite le statu quo actuel. Mais il ne profite certainement pas aux Libyens, de qui il est attendu un sursaut unitaire et salutaire pour sortir leur pays de l’enfer de l’interventionnisme étranger.
H. Khellifi
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