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Matière première pour les entreprises industrielles : Un handicap de taille

L’Office Nationale des Statistiques (ONS) vient de rendre publique son enquête sur les situations et les perspectives dans l’industrie. L’étude d’opinion, menée auprès des chefs d’entreprises industrielles, publiques et privées, fait ressortir de graves problèmes qui freinent le développement de l’industrie nationale. Près d’un tiers des chefs d’entreprises interrogés, lit-on dans le document, affirment qu’ils ont connu des problèmes d’approvisionnement en matière première, ce qui, d’après eux, a engendré des ruptures de stock variables. « Le niveau d’approvisionnement en matières premières a été inférieur à la demande exprimée, selon plus de 35 % des concernés du secteur public et de plus de 31 % de ceux du privé, ce qui a engendré des ruptures de stock à près de 40 % des premiers, allant à moins de 10 jours et à près de 28 % des seconds allant à 29 jours pour 20 % d’entre eux », indique l’ONS. Toujours selon l’étude, la contrainte est plus forte dans le secteur des industries sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques. « Le degré de satisfaction des commandes en matières premières a été inférieur aux besoins exprimés selon près de la moitié des enquêtés, ce qui leur a engendré des ruptures de stock allant à moins de 10 jours pour la plupart d’entre eux ». D’autres secteurs sont aussi touchés par cette problématique, notamment celui des matériaux de construction, où 17 % des chefs d’entreprises ont affirmé que « le degré de satisfaction des commandes en matières premières est inférieur aux besoins exprimés ». Dans le secteur de la chimie aussi « le degré de satisfaction des commandes reste inférieur à la demande exprimée, selon l’opinion de la plupart des concernés », ce qui leur a engendré « des ruptures de stock allant de 10 jours à 29 jours pour plus de 20 % d’entre eux », ajoute encore l’enquête de l’ONS. En revanche, deux secteurs n’ont pas connu ce problème. Il s’agit de l’industrie agroalimentaire et celle du bois, liège et papier, où le degré de satisfaction des commandes en matières premières « est égal aux besoins exprimés, selon la plupart des sondés ». L’étude fait ressortir aussi que « la demande en produits fabriqués a augmenté, selon les chefs d’entreprises enquêtés ». « Plus de 37 % des sondés du secteur public et plus de 24 % de ceux du privé déclarent n’avoir pas satisfait toutes les commandes reçues ». Toutefois, « il subsiste des stocks de produits fabriqués selon la plupart des enquêtés du secteur public et de plus de 66 % de ceux du secteur privé, situation jugée normale par la majorité des concernés ». L’autre problématique soulevée par les sondés est celle relative aux coupures d’électricité, qui les a contraints à arrêter le travail. « Près de 20 % des chefs d’entreprises du secteur public et près de 11 % de ceux du privé ont connu des pannes d’électricité, engendrant des arrêts de travail, cependant, inférieurs à 6 jours pour la plupart des concernés du secteur public et allant à 12 jours selon certains de ceux du secteur privé. Par ailleurs, la plupart des enquêtés des deux secteurs déclarent être satisfaits de l’approvisionnement en eau durant ce trimestre », souligne le document. Pour ce qui est des prévisions, « pour le prochain trimestre et par rapport au précédent, les chefs d’entreprises publiques et privées ayant répondu à l’enquête prévoient une hausse de la production, la demande ainsi que des effectifs ». Sur le même plan, « ils prévoient de bonnes perspectives de leur trésorerie pour les trois prochains mois ».

Samir Rabah

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