Une nouvelle fois, un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Ghaza a été lancé par l’Algérie, après la décision, fin janvier, de la Cour Internationale de Justice (CIJ) appelant l’État sioniste à empêcher tout acte éventuel de « génocide » à Ghaza. Le projet de résolution « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties ». Le texte « refuse le déplacement forcé de la population civile palestinienne », considéré comme une « violation du droit international ». Le vote de cette résolution est prévu pour demain mardi et demande également la « libération de tous les otages ». À partir d’Addis Abeba, où il assiste au 37e sommet de l’Union africaine, Ahmed Attaf a déclaré que le projet de résolution sera soutenu par la Sierra Leone et le Mozambique, pays membres non permanents du Conseil de sécurité. Ce qui n’est pas le cas des États-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité. L’ambassadrice américaine à l’ONU a déjà annoncé son rejet de la décision de l’Algérie de soumettre le texte au vote. Linda Thomas-Greenfield a estimé que cela pourrait entraver les négociations en cours d’une trêve incluant la libération des otages. « Pour cette raison, les États-Unis ne soutiennent pas un vote sur ce texte ». « Si on en arrivait à un vote sur le projet actuel, il ne serait pas adopté », a affirmé la diplomate américaine. Ce qui signifie clairement l’usage du véto. Mais il y a une autre raison qui n’est pas exprimée explicitement : le projet de résolution ne condamne pas ouvertement l’opération « Déluge Al Aqsa », menée le 7 octobre par Hamas. Le véto américain a été utilisé deux fois, en octobre et en décembre, contre deux projets de texte demandant un cessez-le-feu. En marge du sommet de l’UA, le ministre algérien des Affaires étrangères a indiqué que des efforts soutenus sont en train d’être entrepris pour tenir une réunion ministérielle de haut niveau entre le Groupe des « Dix » de l’Union africaine et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, en marge de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le but de cette démarche : la réforme du Conseil de sécurité en tant qu’exigence internationale. C’est d’ailleurs une des priorités de l’Algérie, visant à faire face aux diverses tentatives visant à saper le processus de réforme. À Ghaza, le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf Al Qudra, a déclaré hier dimanche que « l’armée israélienne avait mis hors service l’hôpital Nasser, dans la ville de Khan Younès et l’a transformé en caserne militaire ». « Menottés, battus et déshabillés, des éléments du personnel médical ont été retenus par l’armée israélienne pendant de longues heures dans le service maternité », selon la même source, qui a indiqué que « les forces d’occupation israélienne avaient arrêté 70 membres du personnel de santé et n’autorisant qu’à 25 agents de santé de s’occuper des blessés ». « Les forces d’occupation ont arrêté des dizaines de patients alités, les transférant dans des camions, de l’hôpital Nasser vers une destination inconnue », a dénoncé Al Qudra, déplorant « l’arrêt des machines d’oxygène à l’hôpital Nasser, qui a fait sept morts parmi les patients ». « Nous redoutons le décès de dizaines d’autres », a-t-il regretté. Présent à Addis Abeba, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a accusé hier Israël de commettre un génocide, établissant le parallèle avec l’extermination des juifs mise en œuvre par le régime hitlérien. « Ce qui se passe dans la bande de Ghaza n’est pas une guerre, c’est un génocide », a-t-il souligné, avant de préciser que « ce n’est pas une guerre de soldats contre des soldats. C’est une guerre entre une armée hautement préparée et des femmes et des enfants ».
Mohamed M./AG
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