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Petite victoire

À l’issue du Conseil des ministres d’avant-hier dimanche, le chef de l’État a demandé à revoir les projets actuels portant sur le statut particulier des fonctionnaires de l’Éducation nationale. Une réponse, même partielle, aux revendications des enseignants, qui ont toujours dénoncé le comportement de leur tutelle. Malgré une attente qui a duré des mois entiers, voire des années, les enseignants des trois cycles de l’éducation nationale peuvent crier victoire. Cela fait longtemps qu’ils mettent en garde contre l’élaboration de manière unilatérale de leur statut particulier, maintes fois promis par le président de la République. Ils ont toujours estimé que le texte préparé par les services d’Abdelhakim Belaabed ne répond pas à leurs aspirations et qu’il ne tient pas compte de la place particulière que ce corps doit avoir dans la société. Certains syndicalistes ont même soupçonné le ministère de ne pas avoir donné de place spécifique à l’enseignant dans ce projet de statuts. Pour dénoncer cette situation, les syndicats de l’éducation, regroupés essentiellement au sein de la Confédération intersyndicale, ont publié plusieurs communiqués ces dernières semaines, pour rappeler les engagements du président de la République envers eux et qui ne semblent pas pris en compte par le ministère. Ils ont également mis en cause le fait de ne pas pouvoir consulter l’avant-projet avant son débat au sein de l’Assemblée Populaire Nationale (APN). En fin de compte, le chef de l’État a « ordonné le report de l’exposé et l’approfondissement de l’étude, afin d’en améliorer le contenu, en tenant compte du fait que l’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire ». Mieux, il a demandé implicitement au ministre de l’Éducation de consulter les professionnels avant de donner une copie définitive. Il a ainsi « instruit à l’effet d’examiner davantage d’offres et de propositions qui servent le secteur de l’éducation, loin de tous calculs n’ayant aucun trait au domaine éducatif », a indiqué le communiqué du Conseil des ministres. Offrir aux enseignants un cadre valorisant a été parmi les engagements pris par le chef de l’État dans un discours prononcé en 2021, où il a cité les catégories de fonctionnaires qui doivent bénéficier de l’attention particulière du gouvernement, à travers notamment l’érection de leur métier à un rang conforme à leur place dans la société. En plus des enseignants, le chef de l’État a spécifié les médecins, les paramédicaux, ainsi que les professeurs de l’enseignement supérieur. Ces deux derniers corps ont vu leurs statuts promulgués depuis quelques semaines déjà, en plus de celui des travailleurs des Affaires religieuses. L’élaboration de ces statuts particuliers permettront à ces fonctionnaires de bénéficier d’augmentations salariales importantes, avec parfois un effet rétroactif. Elles s’ajouteront à celles qui sont déjà accordées suite à la récente revalorisation des salaires des fonctionnaires de l’État.

Akli Ouali

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