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Statut particulier des personnels de l’éducation : Retour à la case départ

Rien n’est encore tranché concernant le statut particulier des personnels de l’éducation et leur régime indemnitaire. Pire, le Conseil des ministres a carrément renvoyé le projet, présenté hier lundi par le ministre de l’Éducation, pour « plus d’enrichissement », selon le communiqué de la présidence de la République. Le dossier se voit du coup revenir à la case départ, sur fond d’agitation syndicale dans les établissements scolaires. Le Président qui, pour rappel, est à l’origine de l’initiative de la révision des deux textes qui déterminent les salaires des enseignants, a « ordonné le report de la présentation des deux textes et demande d’approfondir leur enrichissement, afin d’en améliorer le contenu, plus que ce qui est proposé, compte tenu du fait que l’enseignant est un éducateur, avant d’être un fonctionnaire. » En ce sens, Abdelmadjid Tebboune exige « la hiérarchisation des priorités, selon une approche moderne » et « met l’accent sur la formation qualitative des générations futures », lit-on dans le même communiqué. « Monsieur le Président a demandé d’étudier plus de propositions qui vont dans l’intérêt du secteur de l’éducation, loin de toutes les considérations qui ne cadrent pas avec le domaine de l’éducation nationale », précise également le document. Les syndicats, vent debout contre les deux textes, dans leur version déclinée avant-hier dimanche par Abdelkrim Belaabed en Conseil des ministres, ne cachent pas leur satisfaction par rapport à ce rejet, espérant que l’administration daigne les associer dans le travail d’enrichissement et d’approfondissement d’un projet revu et corrigé. « C’est bien que le texte soit renvoyé pour une seconde lecture, mais nous souhaitons y être pleinement associés, nous sommes les premiers concernés et nous connaissons mieux la situation que l’administration et par conséquent, sommes à même d’apporter les bonnes solutions. Et si l’Administration persiste à nous exclure encore de la discussion, dans le cadre de cet approfondissement exigé par le président, elle prend le risque de faire durer la crise actuelle », avertit un membre du CNAPESTE. Ce dernier exprime en outre des craintes par rapport à une phrase contenue dans le communiqué du Conseil des ministres : « L’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire ». La première lecture qu’il en fait est que « les préoccupations salariales des enseignants ne doivent pas primer sur sa mission éducatrice et formatrice. » Cela ne reste évidemment qu’une hypothèse de lecture, mais notre interlocuteur, tout en convenant du caractère sacerdotal du métier d’enseignant, rappelle que ce dernier « est aussi un père de famille qui a des enfants, qui va au marché, qui souffre comme beaucoup d’Algériens de la perte de son pouvoir d’achat. » Et justement, les personnels de l’éducation voient dans l’ouverture de la discussion, sur les statuts particuliers et le régime indemnitaire, une opportunité pour améliorer leur ordinaire à travers une « majoration consistante de leurs salaires », effet que les dernières augmentations, entrées en vigueur en janvier, n’ont pas produit.

H. Khellifi

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