Après un rappel à l’ordre, adressé le 1er février passé, aux médias sportifs à propos du strict respect de l’éthique et de la morale de la profession, le ministère de la Communication est passé à l’acte. En effet, la direction des médias a convoqué, hier mardi, des journalistes sportifs, dont le nombre n’a pas été précisé. Selon le communiqué rendu public, il leur a été reproché d’avoir enfreint aux règles de la déontologie. « Le ministère de la Communication a constaté des manquements déontologiques répétés par certains journalistes sportifs, notamment en ce qui concerne l’incitation, la diffamation, la publication et la diffusion de fausses informations diffamatoires, en dépit des remarques faites par monsieur le ministre de la Communication, lors de sa rencontre avec les journalistes sportifs le 1er février 2024 », lit-on dans le communiqué. Le ministère n’a pas divulgué les noms des journalistes ni celui de leurs employeurs, se limitant à rappeler aux concernés « les graves conséquences pouvant découler de tels dépassements ». Le département dirigé par Mohamed Laâgab n’a pas manqué d’affirmer « qu’il n’hésitera pas, à l’avenir, à engager des poursuites judiciaires à leur encontre ». D’autres mesures répressives pourraient d’ailleurs leur être imposées : interdiction de la couverture de toutes les activités sportives, l’imputation à leurs employeurs des retombées de leurs actes, etc. Lors de la rencontre du début du mois avec les représentants des médias sportifs, le ministre a fait preuve de pédagogie et de diplomatie, afin de ne pas heurter certaines susceptibilités. Il a même été d’une grande prévenance, offrant à tout un chacun l’occasion de se ressaisir, en se conformant aux pratiques conventionnelles confirmées par les lois. Le communiqué du ministère n’a donné aucune précision sur la nature des dépassements. Cependant, le contexte laisse penser qu’il y a un rapport avec le bras de fer Fédération Algérienne de Football (FAF) — Djamel Belmadi. En effet, de nombreux médias, en majorité des sites web, ont persisté dans le dénigrement du désormais ex-sélectionneur national, qui refuse toujours de résilier son contrat. Malgré le rappel à l’ordre, certains journalistes ont poursuivi les polémiques et les controverses, souvent incontrôlées, qui ont suivi l’élimination de l’équipe nationale de la CAN, ponctuée par des dérapages et des comportements anti-professionnels. La situation est devenue inadmissible, poussant le ministère de la Communication à intervenir, pour mettre un terme aux dépassements intolérables et à l’anarchie. « Le journaliste sportif doit faire preuve de professionnalisme, être formé en la matière et respecter les techniques de rédaction journalistique », avait préconisé Mohamed Laâgab, lors de la rencontre du 1er février, avant d’insister à propos de « la vérification de la source de l’information et de sa crédibilité, conformément au nouveau code de l’information ». « On peut renoncer, par responsabilité, à publier une information qui porte atteinte au tissu social, à la stabilité de l’État et à ses relations avec d’autres pays », avait-il rappelé.
Mohamed Mebarki
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