L’Algérie appelle l’ONU à examiner de nouvelles mesures pour mettre fin aux violations du droit international par Israël en Palestine occupée. Intervenant, hier mardi au deuxième jour des audiences publiques de la Cour Internationale de Justice (CIJ), consacré à la demande d’avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques de l’État hébreu en Palestine, le professeur Ahmed Laraba a d’abord invité la Cour à confirmer la violation du droit international dans le territoire palestinien. « (…) l’Algérie réitère les demandes qu’elle a exprimées dans ses écritures antérieures. Elle prie respectueusement la Cour de dire qu’Israël viole, par ses politiques et pratiques, globalement et dans le détail, le droit international pertinent », lance-t-il. Faisant un long exposé de la situation induite par l’occupation prolongée de la Palestine, qui dure depuis 1948, le représentant du groupe de juristes algérien met l’accent sur l’importance de se soumettre aux lois internationales relatives à l’occupation et de les faire respecter. « L’Algérie est profondément convaincue que l’impunité est la première loi des oppresseurs. Votre fonction est de leur dire qu’il y a une loi et que celle-ci doit être respectée et que ce n’est pas une loi de vengeance, mais de justice. Il est de votre devoir également de leur dire que si cette loi n’est pas respectée, il y aura des sanctions et que l’impunité ne sera pas admise (…) », a-t-il insisté, en s’adressant aux membres de la Cour. Dans la foulée, il leur rappelle la nécessité de demander à l’ONU d’examiner de nouvelles mesures, pour mettre fin à ces violations. « Dans le prolongement du paragraphe 160 de l’avis sur le mur (mur érigé par Israël, NDLR), l’Algérie est d’avis que l’Organisation des Nations Unies, et spécialement le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale doivent (…) examiner quelles nouvelles mesures doivent être prises pour mettre fin aux multiples violations du droit international, désormais paroxystiques », souligne-t-il. Et de rappeler que l’occupation prolongée « est une source des violations illimitées du Droit international humanitaire et du Droit international des Droits de l’homme », il demande également à la Cour de « bien vouloir se reporter aux développements qu’elle a consacrés à ce point dans ses précédentes écritures ». En ce sens, il plaide pour que celle-ci exige que les autres États soient tenus « de ne pas reconnaitre comme licites les situations créées par ces violations, de ne pas porter assistance à Israël et de coopérer autant que possible pour mettre fin aux violations israéliennes ». Concernant l’occupant israélien, l’Algérie, ajoute-t-il, demande à la Cour de lui rappeler « l’obligation de mettre un terme aux violations du Droit international ». « Il a le devoir de réparer l’intégralité des préjudices subis par le peuple palestinien. Il est également contraint d’exécuter les obligations violées et d’offrir des assurances et des garanties de non-répétition dans les plus brefs délais », enchaine-t-il. Selon lui, l’entité sioniste « a aussi l’obligation de réparer l’intégralité des préjudices causés. Cette obligation de réparer doit, autant que possible, effacer toutes les conséquences des violations. Elle peut prendre la forme de restitution, d’indemnisation et de satisfaction ».
Samir Rabah
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