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Diplomatie : La réconciliation algéro-espagnole attendra

Le réchauffement dans les relations algéro-espagnoles n’est pas pour demain. Les deux États ont renoué leur contact, notamment sur le plan économique, mais le froid persiste, à cause notamment de la question du Sahara Occidental. Le 11 février passé, la presse espagnole a été surprise d’apprendre, vers 17 heures, que le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait annulé sa visite prévue le lendemain à Alger. Dans l’appareil diplomatique espagnol, on avait expliqué cela par « un problème d’agenda » du côté algérien, sans plus d’explication. À Alger, la visite n’avait même pas été annoncée auparavant. Dès le lendemain, des informations fournies par des sources médiatiques ont commencé à donner de premières explications à ce revirement de dernière minute. La première explication qui a été donnée pour justifier ce « report », qui « n’est pas une annulation », insistent des sources diplomatiques espagnoles, est relative au programme de la visite. Le chef de l’État algérien n’avait pas prévu — ou n’avait pas voulu, comme le disent d’autres sources — recevoir le chef de la diplomatie espagnole, estimant que le dégel dans les relations algéro-espagnoles n’était pas au niveau souhaité et ne justifiait pas la réception du ministre des Affaires étrangères par le président algérien. Or, le responsable espagnol ne voulait pas venir sans rencontrer le chef de l’État, un acte qui serait compris comme un retour à la normale dans les relations entre Alger et Madrid. Depuis quelques heures, d’autres sources, notamment espagnoles, ont complété le tableau des raisons ayant contraint José Manuel Albares à renoncer à son voyage algérois. Ignacio Cembrero, le célèbre journaliste espagnol rapporte que c’est l’Algérie qui a annulé la visite du ministre espagnol, parce que ce dernier « ne voulait pas discuter de la question du Sahara Occidental » avec son homologue algérien, Ahmed Attaf. Plus que cela, le responsable espagnol aurait refusé que la question du Sahara Occidental soit « mentionnée » dans le communiqué final. Pis, il aurait demandé à savoir ce qu’allait dire Ahmed Attaf à propos de la question sahraouie, si la question lui était posée par des journalistes. Pour les autorités algériennes, c’en était trop ! Elles ont donc annulé le rendez-vous. Quelques jours plus tard, un autre évènement venu gripper un peu plus les rouages des relations algéro-espagnoles : le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, s’est envolé dans la précipitation vers le Maroc, pour y rencontrer le roi Mohamed VI, à qui il a réitéré son « soutien » à la proposition marocaine de « large autonomie » comme « seule solution sérieuse » au règlement de la question du Sahara Occidental. Une position qui était d’ailleurs à l’origine du rappel, en mars 2022, de l’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid. Pour l’heure, il n’y a pas de réaction officielle du côté algérien. Du côté espagnol, on espère toujours la reprogrammation de la visite du ministre des Affaires étrangères et pourquoi pas du président du gouvernement.

Akli Ouali

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