« Les dizaines de morts lors d’une distribution d’aide alimentaire ne doivent pas être considérées comme un incident isolé. Elles sont la conséquence du broyage méthodique de l’enclave, transformée par une armée en roue libre en champ de ruines au prix d’un terrible bilan humain ». Ce passage, tiré d’un article publié par le journal Le Monde, résume froidement le carnage perpétré par Israël à Ghaza. Plus qu’un bain de sang, les images insoutenables qui ont fait le tour du monde sont indescriptibles. L’horreur qu’elles véhiculent a dépassé tous les niveaux du tolérable. L’armée israélienne a tiré sans sommation sur des Palestiniens, qui s’agglutinaient autour de camions transportant des aides alimentaires. Plus de 100 morts et 700 blessés, tel est le bilan du massacre. « Nous étions dans la rue Al Rachid, et soudain des chars nous ont pris d’assaut. Il y avait des colis remplis d’aide. Les gens, à cause du manque de nourriture et de farine, ont foncé pour les récupérer. C’était le chaos, il y avait des foules de gens, mais les forces d’occupation continuaient à nous tirer dessus, il y a eu tant de martyrs et de victimes », a déclaré un témoin cité par des médias. Contrairement à ce que rapportent certains médias occidentaux, qui n’arrivent pas à se défaire d’un parti-pris flagrant en faveur des sionistes, les circonstances de ce drame ne sont pas floues. C’était un épisode de plus d’une extermination systématique et méthodique, exécutée froidement et dans le cynisme le plus absolu, par une armée qui poursuit son œuvre destructrice avec le soutien franc et délibéré des États-Unis, face à une communauté internationale pétrifiée. Prétendre qu’un certain nombre de victimes a été renversé par les camions qui apportaient de l’aide démontre une mauvaise foi qui dépasse toutes les limites. Certes, il y a eu bousculade, qu’à cela ne tienne, mais cette version n’explique guère l’ampleur de la tuerie. C’était planifié et prémédité. Exiger aujourd’hui une enquête « indépendante », c’est accorder aux criminels sionistes le bénéfice du doute, tout simplement. Le jour même, avant-hier jeudi, le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence et à huis clos. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « choqué » par ces événements, qu’il a « condamnés ». « Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé. Mais que ces gens aient été tués par des tirs israéliens, qu’ils aient été écrasés par la foule, ou renversés par des camions, ce sont des actes de violence, d’une certaine manière, liés à ce conflit », a déclaré son porte-parole. À Washington, le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a indiqué que son pays exige « des réponses » après cette tragédie. « Nous sommes en contact avec le gouvernement israélien depuis tôt ce matin et comprenons qu’une enquête est en cours. Nous suivrons cette enquête de près et nous ferons pression pour obtenir des réponses », a-t-il indiqué. C’est exactement ce genre de positions en deçà des attentes, non seulement des Palestiniens, mais de l’écrasante majorité des peuples, qui ont fait qu’Israël ose défier tout le monde. À quoi vont servir les condamnations ? Se limiter à demander « la vérité, la justice et le respect du droit international », c’est donner du crédit d’une manière indirecte aux auteurs de ce carnage. De quelle manière interpréter les propos de la cheffe de la diplomatie allemande, qui a estimé que « l’armée israélienne doit s’assurer, après l’effondrement de l’ordre public dans de grandes parties de la bande de Ghaza, que la distribution de l’aide humanitaire puisse se faire » ?
Mohamed M.
Partager :