Durant les dix derniers jours du mois de février, une forte pluviométrie a été enregistrée dans la région d’Annaba. Les eaux de pluie auraient atteint des proportions inquiétantes, menaçant les habitations situées sur les rives du lac Fetzara, également connu sous le nom de « El-Garaâ », qui englobe les communes de Berrahal, d’El Eulma et de Chorfa. Ces informations ont été rapportées par des agriculteurs installés dans ce périmètre. La situation était particulièrement risquée, affirment des riverains, en raison de la montée des eaux au fil des jours, surtout au cours des dernières 48 heures marquées par des pluies abondantes dans la région. Selon nos sources, certains habitants, dont les maisons sont implantées dans la zone bleue, ont été contraints de quitter leur domicile. En outre, il existe également une inquiétude quant à la possibilité d’inondations dans les localités limitrophes et la plaine de la Seybouse en raison de la défectuosité des canaux de cette dépression. Ainsi, le problème du débordement des eaux du lac Fatzara sur des centaines de terres agricoles, une situation qui préoccupe depuis la nuit des temps les agriculteurs, les éleveurs et même les responsables locaux de la wilaya, reste toujours d’actualité. Il est à noter que le lac Fatzara a été classé en 2006 en tant que zone « Ramsar ». Cette classification a été attribuée à la suite de visites effectuées il y a quelques années par des experts, qui ont qualifié cette étendue d’eau naturelle de « site d’accueil excellent, en période hivernale, pour une avifaune nicheuse composée souvent d’espèces rares et protégées ». Ce plan d’eau constitue une zone de transhumance et de refuge pour les oiseaux migrateurs. Selon une récente étude, plus de 90.000 oiseaux voyageurs, dont 66.000 de différentes espèces, ont été recensés sur les lieux pendant la période de nidification. On estime que la richesse des zones humides dépend du bon fonctionnement des processus écologiques, soulignant ainsi la nécessité de leur conservation. Malheureusement, aujourd’hui, ces zones humides, y compris celle d’El Tarf et, dans une moindre mesure, celles de Skikda, sont de plus en plus menacées en raison des drainages et de la mise en valeur des terres, entraînant la surexploitation des espèces et la détérioration de la couche végétale, selon des écologistes.
B. Salah-Eddine
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