« J’ai une ambition pour l’Algérie ». Assise devant une poignée de journalistes, Zoubida Assoul pense que son heure est arrivée. La présidente de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP) a annoncé hier, vendredi 1er mars, sa candidature à l’élection présidentielle de décembre 2024. Le choix d’Assoul de se porter candidate a été pris le même jour par le Conseil national de la formation politique, réuni à Alger. Cela donne « une possibilité » à cette formation de l’opposition de « s’affirmer ». Mais la présidente du parti ne compte pas jouer « les figurants ». « Je ne compte pas servir de figurant. Si je m’engage dans cette élection, c’est pour la gagner », a-t-elle entonné, tout en en affirmant être « consciente des difficultés », mais affirme qu’il faut « se battre et ne pas baisser les bras avant d’entrer dans l’arène ». Malgré cette annonce, la célèbre avocate a laissé la porte ouverte à un candidat du consensus : « Je le dis, ici et de manière publique : je reste ouverte à toute discussion avec le reste de l’opposition et si un candidat, qui a plus d’atouts, émergeait, je céderais ma place. » Elle regrette que les discussions, qui ont tourné depuis des mois, autour de la possibilité de voir l’opposition présenter un candidat commun, « un candidat du Hirak », n’aient pas abouti. Aux autorités, Zoubida Assoul demande des « mesures d’apaisement », avant la tenue de l’élection présidentielle. « Ceux qui sont au pouvoir sont des Algériens comme nous. Nous devons donc travailler main dans la main pour le bien du pays », a-t-elle plaidé, tout en insistant qu’elle n’était pas « l’ennemi du pouvoir, encore moins de l’État », surtout que « des dangers guettent le pays, qui nécessitent le renforcement du front interne ». Si Assoul est la première personnalité à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle, d’autres figures politiques ont timidement abordé la question. C’est le cas de Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance Nationale Républicaine (ANR), qui a appelé le mois dernier les partis de l’opposition démocratique à s’entendre sur « un candidat commun », face « au candidat du système ». En attendant, son parti politique devra prendre une décision basée sur trois possibilités : soit une participation du parti avec son propre candidat, soit le soutien d’un autre candidat, ou bien le boycott. Pour sa part, le Front des Forces Socialistes (FFS) n’a pas encore tranché la question. Lors d’un discours prononcé hier à l’ouverture des travaux du Conseil national du parti, et tout en promettant sa détermination « à contribuer à faire de ce rendez-vous avec la Nation, l’occasion d’un grand débat national qui posera les jalons d’une Algérie souveraine, libre et prospère », le premier secrétaire national du parti a assuré que sa décision finale « ira dans le sens de l’intérêt national et sera conforme aux objectifs fixés par les résolutions du 6e Congrès ». D’autres partis politiques se préparent d’ailleurs, chacun à sa manière, à ce scrutin. Mais rares sont ceux qui affichent réellement leurs intentions.
Akli Ouali
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