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Réunion tripartite à Alger : Nouvelle tentative pour relancer l’Union maghrébine

Profitant du Sommet mondial des Pays Exportateurs de Gaz (FPEG), le président Abdelmadjid Tebboune s’est réuni avec le président tunisien, Kaïs Saied et le président du Conseil national libyen, Mohamed Younes El Manfi dans un mini-sommet maghrébin. Bien que le communiqué de la présidence de la République rendant compte de cette réunion soit laconique, il donne un détail d’une importance capitale : les trois chefs d’État se sont entendus sur la tenue de réunions régulières « tous les  trois mois ». La première de ces rencontres aura lieu en Tunisie, après le mois de Ramadhan, a précisé la présidence de la République. Cette rencontre à trois est la première à ce niveau depuis de très longues années. En effet, les chefs d’État maghrébins se rencontrent régulièrement, mais toujours sur le plan bilatéral. En plus des rencontres très régulières entre les présidents algérien et tunisien, les représentants libyens rendent souvent visite à Alger ou Tunis. Cela en plus des relations très correctes qu’entretiennent les trois pays avec la Mauritanie. Mais jamais un sommet, même informel, n’a réuni les présidents de ces pays. C’est ce qui donne un cachet particulier à cette rencontre. Si aucune information factuelle n’est sortie de cette rencontre, il apparaît clair qu’il s’agit là d’une première concrétisation des consultations menées le mois dernier par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors d’une tournée qui l’avait conduit à Tunis, Tripoli et Nouakchott. Fait notable : le président mauritanien, Mohamed Ould Chikh El Ghezuani, présent à Alger, n’a pas assisté au sommet. Il est à signaler que des tentatives de réactiver l’union du Maghreb ont toujours eu lieu depuis la création officielle de cet ensemble en 1989. Mais à chaque fois, ces entreprises ont buté sur des échecs à cause notamment des démarches unilatérales de certains pays et de crises internes vécues par d’autres. Ainsi, les agissements du Royaume du Maroc, qui a toujours préféré le compagnonnage de certains pays lointains, comme les Royaumes du Golfe ou encore Israël, à ses voisins, avec qui il s’est d’ailleurs souvent fâché, à cause notamment de la question du Sahara Occidental. Pis, Rabat fait tout pour déstabiliser ses voisins, y compris la Mauritanie, qui n’a pourtant jamais affiché de velléités bellicistes. Créée en 1989, l’Union du Maghreb Arabe (UMA), qui dispose théoriquement d’un secrétaire général et d’un parlement, n’a jamais réellement fonctionné. Les différences de régimes politiques et l’éloignement des intérêts de chacun de ces pays ont fait que le projet est resté lettre morte. Pourtant, l’idée d’un Maghreb des peuples émerge depuis de longues années et est soutenue par les populations de la région, à travers notamment les organisations de la société civile et des partis politiques. Mais cette volonté bute sur des calculs des pouvoirs politiques et surtout sur des ingérences extérieures.

Akli Ouali

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