Après des mois d’attente et d’angoisse, la wilaya de Sétif, à l’instar des autres régions du pays, enregistre de fortes chutes de pluie et de neige, au grand bonheur des agriculteurs et des gestionnaires de la ressource hydrique qui se frottent les mains. Le soulagement est perceptible chez les agriculteurs, ne pouvant irriguer et subvenir aux besoins de leur cheptel sans le produit vital.
Sous pression, les autorités locales et les responsables de la Direction des Ressources en Eau (DRE) et de l’Algérienne Des Eaux (ADE), contraints ces dernières années de gérer la pénurie, retrouvent le sourire. D’autant que les barrages de la région (Ighil Emda et El Maouane) sont en mesure d’assurer les besoins en eau durant non seulement la saison estivale, mais aussi les mois qui suivront. Avec ces nouveaux apports, les clignotants sont au vert pour une grande partie de la population de la wilaya de Sétif. Dans une déclaration à L’Est Républicain, Rabah Mouissi, DRE de Sétif, ne cache pas son bonheur : « La situation hydrique est nettement meilleure que celles enregistrées ces deux dernières années. Avec les précipitations de ces derniers jours, on peut désormais évoquer un été serein et une amélioration des quantités d’eau distribuées. Les volumes d’eau ont atteint les 55 millions de mètres cubes à Ighil Emda (Kherrata). Les quantités stockées au barrage d’El Maouane passent de 13 millions à 27 millions de mètres cubes. Ces volumes augmentent au fur et à mesure puisque les trois pompes d’Ighil Emda transfèrent vers El Maouane quotidiennement plus de 340.000 mètres cubes. Approvisionnées d’El Maouane, les dix communes de 1,2 millions d’âmes, soit 56 % de la population de la wilaya, bénéficieront désormais d’une meilleure distribution ». Selon le premier responsable du secteur, l’amélioration des approvisionnements englobe les autres localités des hauts plateaux sétifiens où la question d’alimentation en eau potable a bénéficié de 19 % de la cagnotte du programme de développement social et économique des communes (ex-programme communal de développement), de l’ordre 2,34 milliards de dinars. « Concernant les autres communes où les apports en pluie restent relativement insuffisants, d’innombrables opérations inhérentes à la réalisation de forages destinés au renforcement de l’Alimentation en Eau Potable (AEP) sont en cours de réalisation. Ces nouveaux ouvrages hydrauliques contribueront à répondre aux besoins des citoyens en matière d’eau et à irriguer les surfaces agricoles. Il faut savoir que l’AEP des zones enclavées est l’autre souci majeur du wali pour lequel l’AEP est une urgence », renchérit notre interlocuteur. « Les importants volumes pluviométriques enregistrés ces derniers temps est une excellente aubaine pour consacrer des quantités à l’irrigation, d’autant que l’autre objectif de la réalisation des barrages à Sétif et ailleurs est l’extension des surfaces à irriguer. Découragés par une longue et insoutenable période de sécheresse, bon nombre d’agriculteurs, notamment les céréaliculteurs, vont devoir irriguer leurs terres », précise le DRE.
Kamel Beniaiche
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