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Ghaza face à la faim : L’OMS et l’UNICEF dénoncent la politique de la terre brûlée

« Israël affame délibérément la population de Ghaza depuis le 8 octobre et prend maintenant pour cible les civils et les convois d’aide qui veulent acheminer l’aide humanitaire », indique une déclaration, rendue publique hier mardi, par des rapporteurs des Nations unies. Tout en condamnant le massacre prémédité d’une centaine de Palestiniens, qui attendaient de recevoir une aide humanitaire le 29 février et la « destruction du système local de production alimentaire dans la région sous blocus », la déclaration souligne que bien que les coordonnées des convois d’aide aient été communiquées à Israël, l’entité sioniste n’en a pas tenu compte, ouvrant le feu sans distinction sur une foule affamée. « Israël refuse et restreint systématiquement l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza en bloquant les livraisons aux points de contrôle, en bombardant les convois humanitaires et en tirant sur les civils à la recherche d’une aide humanitaire », dénonce la déclaration. La veille, c’est le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a fait état de « sombres conclusions » après la visite de deux hôpitaux dans le nord de l’enclave. « Des niveaux graves de malnutrition, des enfants qui meurent de faim, de graves pénuries de carburant, de nourriture et de fournitures médicales, des bâtiments hospitaliers détruits », a-t-il affirmé. À l’hôpital Kamal Adwan, où la situation est « particulièrement épouvantable » a rapporté le patron de l’OMS, le « manque de nourriture avait entraîné la mort de 10 enfants ». Selon des informations vérifiées, 6 enfants sont morts de déshydratation et de malnutrition dans un autre hôpital, en raison « d’un manque de carburant pour faire fonctionner leurs générateurs ». D’après des estimations, quelque 300.000 personnes vivent encore dans le nord de Ghaza, dans des conditions insoutenables. Un haut responsable humanitaire de l’ONU a averti qu’au moins 576.000 personnes dans la bande de Ghaza, soit un quart de la population, sont confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire. On estime qu’un enfant de moins de deux ans sur six dans le nord souffre de malnutrition aiguë. Hier, l’OMS a estimé que quelque 8.000 patients, dont les trois quarts sont des victimes de la guerre, nécessitent une évacuation sanitaire pour recevoir des soins adéquats. « Nous estimons que 8.000 Ghazaouis doivent être orientés hors de Ghaza », a déclaré le représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens, lors d’un point de presse à Genève, par liaison vidéo depuis Jérusalem. « Sur le total, 6.000 environ sont des victimes de guerre qui souffrent de multiples traumatismes, brûlures et amputations », a-t-il précisé. « Nous aimerions voir, et nous faisons pression pour, une évacuation sanitaire organisée et soutenue », a expliqué le même responsable. De son côté, l’UNICEF a mis en garde contre une « explosion imminente » du nombre de décès d’enfants, dû à la malnutrition, expliquant que le taux de mortalité dans le nord de la bande de Ghaza est « trois fois plus élevé » que celui enregistré dans le sud. « Nous assistons à des décès dus à la malnutrition, ce que nous avions craint depuis longtemps, et nous pensons que ce bilan risque de s’alourdir », a déploré le porte-parole de l’UNICEF, James Elder, lors d’une conférence de presse au siège des Nations unies à Genève. « En plus de la faim, il y a un réel risque croissant de propagation de maladies infectieuses, puisque neuf enfants de moins de cinq ans sur dix — soit environ 220.000 — sont tombés malades au cours des dernières semaines », a-t-il rappelé.

Mohamed M./AG

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