Comme chaque année à la date du 6 mars, les autorités de la wilaya de Guelma se rendent à la mechta Besbessa dans la commune de Dahouara pour commémorer le massacre commis par la soldatesque française en ce lieu en 1958 où pas moins de 365 civils de retour d’un marché hebdomadaire voisin ont été rassemblés pour être lâchement mitraillés en représailles à l’enlèvement par les moudjahidine la veille, du fils d’un officier supérieur et la subtilisation d’un important lot d’armes de l’armurerie du casernement militaire de la localité dite el Ghoul sise dans l’actuelle wilaya de Souk-Ahras. Les autorités conduites par la wali Aggoun Houria, ont accompli sur place le rituel protocolaire au cours duquel le responsable du bureau de wilaya de l’organisation nationale des moudjahidine (ONM) a rappelé les faits marquants de cet abominable et cruel évènement. Ce lieu de sépultures pour lequel a été allouée il y a quelques années une importante enveloppe destinée à couvrir les couts de son aménagement en mémorial n’a pas vu malheureusement les travaux de son agencement menés à leur terme du fait, faut-il le souligner, d’un litige non réglé entre la commune et l’entreprise de réalisation, cause de l’abandon du chantier. A ce propos certaines sources parlent de la réaffectation du reliquat de l’allocation à un autre projet similaire situé dans une autre commune. En effet il y a lieu d’indiquer que si les modalités du projet subdivisées en lots avaient été réalisées le site aurait été autrement plus accueillant. Il s’agit principalement d’un salon d’honneur, d’une salle d’attente, d’un musée, d’une cafétéria et de sanitaires. Pour l’Histoire et pour tous les morts de ce crime abject les autorités ont une obligation morale de rendre tous les honneurs auxquels ont droit les victimes de cet assassinat de masse. Les habitants de cette mechta ont profité de l’occasion pour rappeler à la wali ses promesses de raccordement au réseau du gaz naturel, du transport scolaire, de la réfection du réseau routier et de la couverture sanitaire. La cheffe de l’exécutif les a rassurés en leur disant que leurs revendications n’ont jamais été omises mais qu’il s’agit seulement d’une question de temps pour les voir se réaliser sur le terrain.
Hamid Fraga
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