L’Algérie multiplie les initiatives au conseil de sécurité de l’ONU, dont elle est membre non-permanent, depuis le début de l’année. Après deux résolutions sur Ghaza, qui ont buté sur le veto américain, elle vient de réaliser un premier succès. Cette fois-ci c’est sur le Soudan, un pays en proie à une guerre impitoyable entre l’armée et les Forces de Soutien Rapide (FSR). En effet, le conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution, présentée par l’Algérie au nom des membres du groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyane, NDLR) appelant à un cessez-le-feu immédiat pendant le mois de ramadan dans ce pays d’Afrique. Cette décision a été fortement saluée, hier samedi, par le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama. Selon lui, il s’agit là « d’une étape importante qui ouvrira la voie à un Soudan pacifique et stable ». « L’A3+ exprime sa gratitude au Royaume-Uni pour les efforts constants déployés malgré les contraintes de temps présentes au cours du processus de négociation. Nous pensons que cette résolution contribuera sans aucun doute de manière significative au bien-être de la population soudanaise », déclare-t-il. Selon le diplomate algérien, « cette action décisive reflète un engagement collectif à promouvoir la paix et la stabilité dans le pays pendant cette période sacrée ». Dans la foulée, il a lancé un appel aux belligérants, les invitant à saisir cette occasion pour mettre en place les conditions d’un dialogue constructif. « Nous espérons donc que les acteurs soudanais saisiront cette occasion pour déposer les armes et créer une atmosphère propice au dialogue, à un meilleur accès humanitaire et à une cessation des hostilités, afin d’avancer collectivement sur une voie propice à un avenir pacifique », souligne-t-il. Dans le même sens, Bendjama affirme que l’A3+ « salue la décision louable prise par les autorités soudanaises de faciliter l’accès humanitaire à travers les différents postes frontaliers. En les ouvrant, le gouvernement soudanais fournit une bouée de sauvetage visant à atteindre les zones touchées où une aide est urgente ». « À ce stade, donner la priorité à la coordination des efforts régionaux et internationaux ainsi qu’à l’harmonisation des différentes initiatives devient crucial », précise-t-il. Selon lui, la démarche a pour objectif de « rapprocher les différents acteurs internes pour un dialogue inclusif, afin de trouver des solutions soudanaises aux problèmes soudanais, sans aucune ingérence étrangère, et à même d’ouvrir la voie à une paix viable ». « Nous tenons à réitérer notre soutien indéfectible au secrétaire général des Nations unies et à son Envoyé personnel à l’Union africaine et à l’IGAD, pour leurs efforts de médiation et leurs bons offices ainsi que leur volonté de favoriser le dialogue, la réconciliation et les solutions durables pour le bien-être du peuple soudanais », soutient-il. Et de réitérer l’engagement du groupe « à travailler de manière constructive et inlassable avec les membres du Conseil de sécurité pour un avenir pacifique et prospère au Soudan ».
Samir Rabah
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