« On parlait d’un risque génocidaire. Ce que j’ai entendu, ce que je vois, c’est que nous allons vers le génocide. Il est en cours ». « Le gouvernement d’extrême droite fasciste de Netanyahu (…) est en train d’accélérer la création d’un grand Etat d’Israël » en faisant en sorte d’« affamer» et de «terroriser» les Palestiniens, «à tel point qu’au bout d’un moment, ils ouvriront la porte à Rafah et ils partiront courir se réfugier dans le désert du Sinaï». C’est ce qu’a déclaré hier sur Europe 1 et CNews Fabien Roussel, le secrétaire national du parti communiste français, de retour d’une visite à Jérusalem et Ramallah. Le constat est sans appel de la part d’un politicien de gauche occidental que l’on ne pourrait « accuser » de sympathie envers le mouvement islamiste Hamas. Et une position très courageuse en ces temps de reniements et de mauvaise foi particulièrement au sein de certains régimes arabes, notamment les normalisateurs, dont les positions vont de l’ambigüité à la complicité déclarée avec l’Etat sioniste. A Ghaza, où le largage des vivres a crée une situation d’humiliation pour une population désemparée tandis que les gens meurent de faim et de pauvreté, alors que certains pays dépensent des milliards de dollars pour s’offrir des clubs de football européens en faillite financière ! De retour de Rafah où il était en mission d’évaluation de la situation humanitaire, Jean-Pierre Delomier, directeur adjoint des opérations internationales à Handicap International, une ONG de solidarité internationale, décrit ce qu’il a vécu sur place. Un témoignage déchirant et c’est le moins que l’on puisse dire. « L’aide humanitaire arrive au compte-gouttes dans ce piège où hommes, femmes et enfants ne savent plus où aller. Ils ont besoin de l’essentiel : de la nourriture, de l’eau, un abri », affirme-t-il, attestant que « les villes et les civils de Ghaza sont dévastés par des bombardements systématiques et massifs ». « On estime à 45 000 le nombre de bombes larguées au cours des 89 premiers jours » d’une agression caractérisée. « Cela fait 505 bombardements par jour, soit 21 bombardements par heure », indique-t-il, alertant particulièrement sur le grand nombre de bombes qui n’ont pas explosé au sol, et qui demeurent un danger pour les civils ». « Ça a été documenté par Handicap International et des organisations spécialisées : ce sont 45.000 bombes qui sont tombées sur la bande de Ghaza, entre le 7 octobre et la mi-janvier. Parmi ces bombes, certaines n’explosent pas à l’impact. C’est un combat d’Handicap International de très longue date », soutient-il. « Aujourd’hui, 3.000 d’entre elles n’ont pas explosé à l’impact et donc restent des menaces pour tous les civils qui sont sur places », confie-t-il, précisant que « ces bombes sont dans les décombres des immeubles, sur les voies, sur les terres agricoles ».
Mohamed Mebarki
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