Le wali d’Annaba, Abdelkader Djallaoui, a inspecté avant-hier, samedi 9 mars, deux unités affiliées à l’Entreprise Nationale pour les produits miniers Non Ferreux et des substances utiles (ENOF), implantée à la localité côtière d’Aïn Barbar (Seraïdi), selon un communiqué de la wilaya. Cela s’est déroulé en marge de sa visite ayant pour objectif de contrôler les préparatifs de la saison estivale dans les communes de Seraïdi et de Chetaïbi. Dotée d’une chaîne de production d’une capacité annuelle de 40.000 tonnes et considérée comme l’unique de son genre en Algérie, cette unité fournit la matière première aux industries de transformation spécialisées dans la fabrication de céramiques, de porcelaine et de verre, selon les explications fournies au chef de l’exécutif de la wilaya d’Annaba. Il est également question de reprendre l’exploitation, dans les meilleurs délais, de la seconde unité spécialisée dans l’extraction de feldspath traité, d’une capacité de 80.000 tonnes par an. Cette démarche vise à réduire l’importation de cette matière, de plus en plus exploitée en raison de son impact sur les propriétés psycho-chimiques, mécaniques et esthétiques des céramiques sanitaires. Actuellement, ces unités offrent 86 postes de travail, avec la perspective d’atteindre environ 120 emplois directs au cours des deux prochains mois, dans le but d’accroître les capacités de production. Après plus de deux décennies de difficultés, les habitants de la région d’Aïn Barbar, dans la commune de Seraïdi, qui englobe également les localités d’Aïn Touta et de Romanet, semblent avoir trouvé une lueur d’espoir grâce à la remise en exploitation de ces unités par les pouvoirs publics. La relance de ces unités de production a été accueillie telle une bouffée d’oxygène par la population, encourageant ainsi la fixation des habitants sur les lieux après une longue période d’abandon. Ces localités sont situées à la lisière des monts de l’Edough, à une vingtaine de kilomètres au nord du village touristique de Seraïdi (900 mètres d’altitude surplombant la ville d’Annaba). Réputées pour faire partie de l’un des plus beaux sites naturels de la région en raison de la dense forêt et des plages encore à l’état sauvage, elles étaient autrefois, pendant des années, totalement aux mains des groupuscules islamistes armés et personne n’osait s’aventurer dans la région. Les familles de ces trois villages, dont la majorité est originaire de la région d’Ouichaoua sur les monts de l’Edough, avaient été regroupées de force par l’occupant français sur les lieux pour travailler les gisements miniers. Quarante ans après l’Indépendance, les habitants de ces zones enclavées, et qui comptaient autrefois près de trois mille âmes, ont été forcés, un certain 9 septembre 2003, par les groupes terroristes, à quitter les lieux. Ces réfugiés du troisième millénaire, qui avaient occupé de force notamment le centre de rééducation sportive et physique de Seraïdi, ont été de nouveau pourchassés, quatre ans plus tard, par les pouvoirs publics. Ils ont été contraints de retourner chez eux une fois que ces mechtas ont été reconquises, durant l’été 2005, à l’issue d’une opération de ratissage d’envergure de l’armée nationale populaire.
B. Salah-Eddine
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