Les opérations d’aménagement des canaux d’évacuation des eaux pluviales, qui s’inscrivent dans le cadre du programme de lutte contre les risques d’inondation, avancent à grands pas. En effet, 43.800 mètres de canaux ont été réalisés à travers les communes d’Annaba. Cependant, ces mises à jour n’ont pas pris en compte le facteur d’accident et d’accessibilité en cas de sinistre d’origine humaine. En d’autres termes, les travaux de renforcement et de consolidation semblent avoir pris une tournure plus esthétique que pratique, avec l’utilisation de fines, décorées et fragiles petites clôtures en ciment, à défaut d’être en béton. Ces clôtures remplacent les barrières de circulation métalliques sur les bords des routes, qui étaient littéralement le seul élément se dressant entre la route et le fond du canal de la cité de la Plaine ouest. Cette zone de circulation routière est souvent le théâtre d’accidents de la route, avec des véhicules qui finissent dans le canal. Déjà à l’époque, les secouristes rencontraient des difficultés pour intervenir et sauver les victimes de ce type d’accident, notamment en période d’hiver, avec la montée du niveau des eaux dans le canal et l’amassement des déchets et de la boue. Les travaux de mise à niveau et de renforcement des canaux ont rendu l’accès plus difficile qu’auparavant pour les piétons, ainsi que pour les véhicules de sauvetage ou de remorquage. Ainsi, en cas d’accident de voiture, pour pouvoir sortir un véhicule au treuil, il faudra détruire une partie des clôtures pour entreprendre toute opération de sauvetage. Pour intervenir à pied, à moins d’utiliser des échelles de corde, les canaux ne disposent pas de points d’accès d’urgence, ce qui n’est pas conforme aux normes de sécurité. Le fait est que les responsables de la réalisation de ce projet en cours ont pris en compte tous les facteurs de risque naturel, oubliant cependant le facteur du risque humain.
Soufiane Sadouki
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