Tous ceux qui connaissent, au moins en partie, l’histoire de la décennie noire en Algérie, savent que l’un des chefs éminents des groupes islamiques armés, Abdelhak Layada, s’était réfugié au Maroc avant que le Général Khaled Nezzar ne vienne le récupérer. Mais beaucoup ignorent que cet acte est loin d’être le seul appui des autorités marocaines aux groupes terroristes qui ont mis notre pays à feu et à sang durant plus d’une décennie. Ce qui n’était, jusque-là, que de simples soupçons s’est malheureusement confirmé. Le journaliste marocain Ali Lamrabet, exilé en Europe, a ainsi révélé dans une vidéo que les terroristes qui avaient égorgé une quarantaine de paysans algériens à Beni-Ouennif, près de Béchar, en août 1999 se sont repliés et réfugiés au Maroc après avoir accompli leur sale besogne. « Les terroristes sont entrés par le Maroc. Ils ont commis un massacre et se sont enfuis par Feguig, la ville marocaine la plus proche », a-t-il révélé. Selon lui, les militaires algériens, partis à leur recherche, étaient postés au Nord de Béchar pensant que les terroristes allaient franchir, à nouveau, la frontière dans le sens inverse. Mais « ils ne sont jamais ressortis » du territoire marocain, se rappelle le journaliste qui dit avoir obtenu des informations auprès de l’ancien chef de bureau de l’AFP à Rabat que les terroristes étaient « sur le territoire marocain ». Une information confirmée en son temps par le porte-parole du palais royal. « Je peux juste vous confirmer qu’ils (les terroristes) n’ont pas quitté le Maroc », avait-il indiqué au journaliste. Le président de la République de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, avait d’ailleurs mis en garde, publiquement, le Maroc après cet attentat. Ali Lamrabet, qui fait l’objet de plusieurs poursuites par les autorités marocaines, a rappelé le cadre de ce coup de pouce royal aux terroristes : le roi Mohamd VI venait d’accéder au trône, deux semaines après le décès de son père Hassan II. « Ce n’était donc pas l’œuvre du nouveau roi, mais de l’ancienne équipe », a précisé le journaliste qui a justement rappelé l’épisode de Abdelhak Layada. Ce dernier, appelé le « tôlier de Baraki », en référence à son ancienne profession de tôlier, s’était réfugié au Maroc vers 1993. Il était carrément sous la protection des autorités marocaines qui ont fini par le livrer à l’Algérie. Dans des vidéos récentes, l’ancien chef terroriste a reconnu en effet avoir reçu des armes et était logé par les services marocains. Les aides du Maroc aux groupes terroristes et autres groupes armés ne se sont jamais démenties. Ces exemples viennent juste confirmer ce que beaucoup d’entre les Algériens savaient depuis toujours. Et cela se poursuit jusqu’à présent avec le soutien apporté à d’autres groupes dont le but est de déstabiliser le pays.
Akli Ouali
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