Suite à l’augmentation soudaine des tarifs du poulet survenue mercredi 13 mars sur la place constantinoise, les commerçants de détail du marché Boumezzou ont été pris de grande colère, et la majorité d’entre eux a décidé de baisser le rideau. Cette hausse a également touché les fruits et légumes, mais dans une moindre mesure, suscitant ainsi une vive indignation parmi les consommateurs. Dans les comptoirs qui proposent du poulet de chair et qui sont restés ouverts, nous avons observé une foule de clients mécontents, protestant vigoureusement contre cette augmentation et s’en prenant aux vendeurs en les insultant abondamment et en les qualifiant de tous les noms. Pourtant, ces vendeurs ont tenté en vain de convaincre les clients que cette augmentation des prix était imposée par les grossistes. Interrogé, un client furieux a déclaré : « Les consommateurs sont encore une fois pris en otage par ces commerçants voraces. En ce troisième jour du mois de carême, nous espérions que les prix, déjà assez élevés, allaient baisser. Malheureusement, c’est le contraire qui se produit ». Il a également montré les nouveaux prix affichés, avec le poulet entier passant de 500 à 570 dinars le kilo, les cuisses à 480 dinars et les escalopes à 1.050 dinars. Dans le rayon des fruits et légumes, le prix de la tomate est passé brusquement de 100 à 120 dinars le kilo, et celui de la pomme de terre de 75 à 80 dinars. Le président de l’association des commerçants du marché Boumezzou, Ahmed Guerraiche, rencontré devant son magasin en compagnie de membres de son organisation, s’est exprimé, visiblement bouleversé par la situation mais essayant de rester calme. Il a déclaré : « Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, 80 % des marchands de poulet de chair ont fermé boutique en raison de l’augmentation exorbitante des prix causée par les grossistes. Dès qu’ils ont ouvert, ils ont été confrontés à une clientèle furieuse qui les a accusés d’être responsables de cette hausse ». Un autre commerçant du marché, Djamel, a ajouté : « Nous, les détaillants, ne comprenons rien à la situation. Nous avons été nourris de promesses à tous les niveaux, que ce soit par le ministère du Commerce, le ministère de l’Agriculture ou par les associations de consommateurs. Un programme de travail journalier avec une mercuriale quotidienne des prix a été annoncé, mais jusqu’à présent, nous n’avons rien vu ». Guerraiche a conclu en disant que les commerçants de détail, tout comme les consommateurs, sont épuisés et réclament « ça suffit, où allons-nous avec cette anarchie des prix ? ». Il a annoncé que les détaillants envisagent désormais d’organiser une grève, considérée comme le seul moyen d’attirer l’attention des autorités sur leur situation, coincés entre les grossistes d’un côté et les consommateurs de l’autre.
A. Mallem
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