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Ghaza : « de prison à ciel ouvert à un cimetière collectif » : Plus qu’une crise humanitaire, une crise de l’humanité

L’ONU alerte sur la situation des femmes qui accouchent à Ghaza. Plus de 180 femmes accouchent chaque jour dans la bande de Ghaza, assiégée et pilonnée par l’armée israélienne, s’inquiète l’organisation internationale, relatant l’état des femmes enceintes épuisées par la peur, par le fait d’avoir été déplacées plusieurs fois, par la faim et la déshydratation. « Les médecins ne voient plus de bébés de taille normale », s’est insurgé ce vendredi un responsable de l’ONU, terrifié par ce qu’il a vu. « Personnellement, j’ai quitté Ghaza cette semaine terrifié pour le million de femmes et de filles de Ghaza, pour les 650.000 en âge d’avoir des enfants, et surtout pour les 180 femmes qui accouchent chaque jour », a soutenu Dominic Allen, responsable pour les territoires palestiniens du Fonds des Nations unies pour la population, lors d’une conférence de presse par vidéo depuis Jérusalem. « Les médecins racontent qu’ils ne voient plus de bébés de taille normale (…). Par contre, tragiquement, ils voient plus de bébés mort-nés, plus de décès néonataux », a-t-il déploré, dénonçant le manque de produits d’anesthésie pour les césariennes, et le refus par Israël de laisser passer certaines cargaisons d’aide de l’UNFPA. « Si je peux peindre un tableau de ce que j’ai vu, ressenti, entendu pendant que j’étais à Ghaza (…) c’est un cauchemar plus grand qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité », a-t-il affirmé. « Pire que ce je peux décrire, que ce que montrent les photos, que ce que vous pouvez imaginer », a-t-il résumé. « C’est au moment du malheur qu’on s’habitue à la vérité, c’est-à-dire au silence, disait Camus ; et selon la recommandation de Maurice Maeterlinck, s’il est incertain que la vérité que vous allez dire soit comprise, taisez-la. Depuis des mois, j’ai cédé à ce conseil bien sage. Mais maintenant que l’apocalypse a atteint son paroxysme et que l’extrême-droite israélienne compte aller encore plus loin dans l’ivresse de la puissance, avec le soutien financier et militaire des Etats-Unis, le silence n’est plus l’étui de la vérité mais son linceul. Rester muet ou neutre face à l’injustice, c’est non seulement cautionner l’oppresseur et l’absoudre, mais c’est assassiner une seconde fois l’opprimé », a réagi de son côté Mezri Haddad, journaliste, philosophe et ancien ambassadeur à l’UNESCO, pour répondre à sa manière au témoignage du fonctionnaire de l’ONU. « Nous en sommes en ce début de Ramadan à plus de 31 000 morts civils, dont 12 800 enfants. Ce macabre décompte confirmé par l’ONU et que certains pharisiens relativisent encore par la formule, selon le ministère de la Santé de Ghaza, n’inclut pas les cadavres restés prisonniers des décombres, ni les morts faute de soins et de médicaments, ni ceux qui vont mourir de faim », a souligné l’homme politique tunisien. « Il n’y a pas pire mort que la mort avant la mort. De prison à ciel ouvert, comme l’a dit à l’époque Stéphane Hessel, Ghaza est ainsi devenue un cimetière collectif », a-t-il conclu, avant de citer Martin Griffiths, le chef des Affaires humanitaires de l’ONU. Ce dernier s’était déjà indigné auparavant en lançant : « la vie quitte Ghaza à une vitesse terrifiante » !

Synthèse Mohamed M

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